ASSOCIATION DES ANCIENS DE ST FRANCOIS & DE ST JACQUES
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La journée des retrouvailles d'Avril 2016

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Hazebrouck : il y a 150 ans, l’institution Saint-François ouvrait ses portes La voix du Nord publié le 08/10/2015


C’était le 9 octobre 1865. L’abbé Dehaene accueillait les premiers élèves de l’institution libre qu’il avait fondée et qui allait devenir le petit séminaire puis le collège Saint-Jacques, dans l’actuelle rue Warein. Le début d’une histoire qui dure encore aujourd’hui.
Les professeurs de Saint-François en 1873. Assis au centre, l'abbé Jacques Dehaene. En haut, deuxième en partant de la gauche, avec un noeud papillon, le séminariste Jules Lemire, alors surveillant, futur député-maire d’Hazebrouck.

L’abbé Jacques Dehaene, né en 1809 à Wormhout, a étudié au collège communal d’Hazebrouck, alors situé dans l’ancien couvent des Augustins, avant de partir pour le séminaire de Cambrai. Ordonné prêtre en 1834, il est appelé en 1838 à diriger le collège d’Hazebrouck, transféré rue de l’Église. Il développe l’établissement mais est poussé à la démission en mars 1865 au motif qu’il cumule la direction d’un collège public et celle de deux établissements libres, à Dunkerque et à Gravelines.

Le projet d’un établissement religieux d’enseignement

Une page se tourne donc pour l’abbé Dehaene. Il forme alors le projet d’ouvrir à Hazebrouck un établissement religieux d’enseignement. Le lieu est tout trouvé : ce sera le couvent construit en 1854 pour accueillir des moines capucins. Ces religieux ayant été expulsés en 1861, le bâtiment est vide. L’institution voulue par l’abbé Dehaene y prend naissance le 9 octobre 1865. Elle prend le nom de Saint-François, en l’honneur de saint François d’Assise.

Le nouvel établissement – qui n’accueille que des garçons – entend favoriser les vocations sacerdotales. Il devient en 1873 un petit séminaire pour former les futurs prêtres. Il connaîtra par la suite bien des évolutions. L’année 1973-1974 voit la crise des vocations entraîner la fermeture du petit séminaire. Les locaux sont désormais utilisés uniquement par l’institution Saint-Jacques qui les achètera au diocèse de Lille en 1989.

Les bâtiments ont eux aussi subi bien des transformations. Mais ce qui était au cœur de Saint-François, il y a 150 ans, existe toujours, avec le retable de la chapelle (incendiée en 2008 et relevée de ses ruines) et le cloître de l’ancien couvent des capucins. Au centre, se trouve la tombe du père Isidore, décédé en 1860 alors qu’il était supérieur de la communauté des capucins.

Pour aller plus loin, on peut se reporter au site consacré par Jean-Michel Saus à l’histoire du petit séminaire d’Hazebrouck (http://hazebrouck.histo-nord.com) ainsi que, pour ce qui est de la personnalité de l’abbé Dehaene, au livre « Ce que racontent les rues d’Hazebrouck » de Jean-Pascal Vanhove et surtout à « L’Abbé Dehaene et la Flandre », gros volume publié en 1891 par l’abbé Jules Lemire, futur député-maire d’Hazebrouck.

 

Retrouvailles d' Avril 2015

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Retrouvailles 2015
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Hazebrouck : il y a cinquante ans, les filles entraient au petit séminaire...     VDN Septembre 2016

Voilà une affaire à laquelle la presse donna, il y a un demi-siècle, une importance démesurée. Certes, la mixité scolaire était loin d’être généralisée, mais le fait que filles et garçons partagent les mêmes cours n’était pas révolutionnaire. Ce qui déclencha les passions, c’est le fait que les lycéennes de Jeanne-d’Arc, tout comme les lycéens de Saint-Jacques, allaient être scolarisées à partir de septembre 1966 dans un lieu exclusivement masculin depuis sa création en 1865 : le petit séminaire.

Des filles chez les séminaristes ! Pour certains, c’est comme si le Diable s’invitait sournoisement chez les futurs prêtres pour les détourner de leur vocation. L’initiative était pourtant réfléchie. La baisse des effectifs dans l’enseignement secondaire catholique à Hazebrouck imposait de repenser le fonctionnement. L’idée de fusionner les seconds cycles et de réunir élèves et professeurs dans les bâtiments les plus vastes est apparue comme la solution la plus rationnelle.

« Un jumelage scolaire »

À vrai dire, il existait déjà des contacts entre les lycéennes de Jeanne-d’Arc et leurs homologues masculins : une poignée d’entre elles, élèves en « maths élém », suivaient ponctuellement des cours avec les garçons. Et certains séminaires de France envoyaient déjà leurs élèves étudier quelques matières dans des lycées mixtes.

La rentrée de septembre 1966 dans la nouvelle entité baptisée Centre scolaire catholique d’Hazebrouck aurait donc pu passer relativement inaperçue, d’autant qu’un effort de communication avait été fait en direction des parents et du grand public, depuis le printemps, pour expliquer ce que serait ce « jumelage scolaire ». Mais une dépêche de l’Agence France Presse titrée « Mixité dans un petit séminaire du Nord » alerta la presse nationale qui, en s’emparant du sujet, le caricatura.

Un test demandé dans le secret par le Vatican ?

L’Aurore, France-Soir, Paris-Match et autres rivalisèrent de titres sensationnels, au grand étonnement des Hazebrouckois. L’information fut aussi reprise par des journaux étrangers. Le magazine américain Time affirma que la mixité à Hazebrouck était un test demandé dans le secret par le Vatican pour préparer le futur mariage des prêtres. Quant au journal allemand Stern et à son titre « Sexe au séminaire », il travestissait allègrement la réalité...
Dans les faits, une mixité toute relative

Évoquant les articles à sensation parus après la rentrée 1966, les abbés Albert Braems et Gérard Robitaillie regrettaient en 1967 dans le bulletin des anciens du petit séminaire : « On n’a vu que la mixité, comme si elle était le but de l’opération, alors qu’elle n’était qu’une incidence lucidement acceptée et peut-être heureuse d’un regroupement scolaire indispensable. » Ils auraient pu ajouter que cette mixité était soigneusement contrôlée.

« Le matin, les lycéennes traversaient la ville en rangs jusqu’au petit séminaire. Elles repartaient le midi déjeuner à Jeanne-d’Arc, car la cantine n’était pas mixte, et elles revenaient l’après-midi, toujours en rangs », se souvient Raymond Dendiével, alors jeune professeur. Il ajoute que garçons et filles n’étaient pas assis les uns à côté des autres en classe et que les récréations étaient séparées. Inutile de dire que les différents internats l’étaient aussi.

Des filles « parquées au fond de la classe »

« Nous n’étions absolument pas mélangées aux garçons », confirme une élève d’alors. « Dans les escaliers, les garçons montaient les premiers puis c’était notre tour. Les filles étaient parquées au fond de la classe et certains professeurs du petit séminaire nous prenaient un peu pour des cruches. »

Filles et garçons ne faisaient donc que se côtoyer sans vraiment avoir de contacts. « La première initiative que j’ai prise dans ma classe, reprend Raymond Dendiével, cela a été de demander aux garçons de fêter la Sainte-Catherine en envoyant des cartes aux filles. Puis celles-ci leur ont rendu la pareille pour la Saint-Nicolas. »

Même chez les professeurs, la proximité entre les hommes (parmi lesquels des prêtres) et les quelques femmes n’allait pas de soi. Blandine Dendiével-Jacob a encore en mémoire la persévérance dont elle a dû faire preuve pour être admise, elle, la jeune professeure venant de Jeanne-d’Arc, à manger avec les professeurs du petit séminaire au lieu de retourner chaque midi dans son établissement d’origine.