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" Il était resté profondément
un "rural", non seulement par l'attachement à la patrie
flamande dont la campagne fut toujours son horizon, mais par son caractère
simple, modeste et obstiné, se défiant des innovations coûteuses et
des théories osées.
C'était un silencieux... qui n'en
pensait pas moins et s'exprimait avec une sobre précision."
sources:
Georges Deroisy, Juillet 1960 - Un petit séminaire dans les années
30- Jean Six |
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page
1930-Publication
de "Gerbe d'or" |
L'abbé Ernest D'Halluin
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C'est en 1930
que fut publié "Gerbe d'or", livre dans
lequel l'abbé Ernest D'halluin, professeur de 1911 à
1932, recensaient les anciens élèves de St François depuis ses
origines.
Il fait suite à la publication du "livre d'or des
missionnaires sortis de Saint-François".
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couverture du livre d'Or
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Comme le déclare Mr
Gars, évoquant M. l'abbé D'halluin dans la
préface de "Gerbe d'Or":
"il faut avoir vécu à ses côtés, depuis plus d'un
an pour deviner la somme de recherches, de correspondances, de
visites, de démarches nécessitées par ce travail, d'une part,
et, de l'autre, par la construction du magnifique cloître, qui
abritera désormais le "Mémorial des anciens". Nous
ne voulons pas blesser sa modestie, mais sans crainte de nous
tromper, nous sommes assurés qu'il a été soutenu dans ce long
travail par son amour de Saint-François (Ubi amatur, non
laboratur, dit-il) et aussi par le double souci d'être
utile aux jeunes et agréable aux anciens.
Il fut aussi le créateur du "livre d'or"
qui mentionne tous les anciens de Saint-François.
A la suite de la parution de ce livre de nombreux témoignages
provenant d'anciens séminaristes affluèrent à St François.
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La Messe du 9 juillet 1929 |
1929-la
chapelle
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La vaste nef
était décorée avec magnificence, mais aussi avec un
goût très sûr. .De chaque côté, des draperies délimitaient
des oratoires et comme des chapelles latérales où étaient
préparés des autels pour les nouveaux prêtres. La
plupart, cependant allaient célébrer dans le chœur où,
parallèlement au banc de communion, se dressaient
d’autres rangées d’autels, tous pareils, drapés de
blanc, surmontés d’une croix identique parmi les
fleurs, des tiges élancées de lys et des roses épanouies,
ils s’élevaient côte à côte en avant du maître-autel,
somptueusement paré.
Cependant qu’y montait le jubilaire, vénérable prêtre
de 94 ans, assisté de M. le chanoine Gars, supérieur,
derrière lui, simplement, les nouveaux prêtres,
accompagnés toujours de leur prêtre assistant et de
leurs servants, prenaient place.
Sur
les 37 autels, à la même minute, les messes commençaient
qui devaient unir, dans les mêmes gestes, par les mêmes
prières, les 37 sacrifices qui n’en feraient plus
qu’un. |
9
juillet 1929 -célébration de36 prêtres
70 ans de sacerdoce du chanoine Lagatie
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La
chapelle du Petit Séminaire, qui a déjà vu
tant de beaux spectacles, et qui a été témoin
de tant de belles cérémonies pieuses et
touchantes, n’en avait jamais abrité de plus
rare que celui-là trente-sept de ses enfants
consacrant, élevant, sacrifiant à la fois la
divine Victime, sous les yeux attendris des
jeunes séminaristes, des maîtres, des anciens
professeurs, des plus hauts dignitaires ecclésiastiques
du diocèse et de son évêque vénéré. Cependant
la maîtrise, en chœur harmonieux, chantait la
joie.
Ce fut d’abord un cantique de
circonstance, célébrant les prémices du
sacerdoce ce furent ensuite, au cours de la
messe, dominant les murmures et les prières,
les polyphonies majestueuses de la Messe du Pape
Marcel, de Palestrina, le
" Kyrie " , le Sanctus
" et l’ " Agnus " |
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9
juillet 1929, Inauguration du mémorial des
anciens
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le
nouveau cloître
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Le 9
juillet 1929, le
Mémorial des anciens fut inauguré.
Le vieux cloître des Capucins, tombant en ruines,
a été remplacé par un beau cloître roman.
Sur ses murs est écrite une histoire vivante de la
Maison, livre toujours ouvert et à la portée de tous.
Un tableau artistique, dû au pinceau habile des Bénédictines
de Solesmes (Sarthe) représente en raccourci tout le
passé du Petit Séminaire.
Un
autre inscrit une " Prière pour les
Prêtres" entre le monogramme du Christ, l’Agneau
mystique et des branches d’olivier, symbole de l’autel.
de la paix, de l’onction sacerdotale. Un vaste encadrement de
chêne contient ensuite, sur fiches mobiles, les
noms des anciens Supérieurs et Professeurs.
Un
autre
est consacré aux élèves actuels, groupés
par paroisses, tandis que, sur la droite et sur la
gauche, de grandes cartes, sous verre, figurent les deux
arrondissements (Lille et Dunkerque-Hazebrouck),
dont est formé notre diocèse.
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Vues
intérieures et extérieures du cloître-
Juillet 1929
cliquez pour agrandir
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Le
mémorial des anciens a été remplacé en 2013
par "la galerie du cloître" et les
tableaux ont été démontés.
Des
chiffres, épinglés à chaque commune,
indiquent le nombre de séminaristes fournis au Petit
Séminaire. Comme une mère suit ses
enfants, la Maison continue de suivre les siens
au cours de leurs études dans les Grands Séminaires
et dans toutes les étapes de leur ascension
vers le sacerdoce :
philosophes et théologiens, tonsurés, minorés.
sous-diacres, diacres, professeurs ou soldats,
tous ont leur nom soigneusement conservé dans
le livre de famille.
ll
en est de même pour les Religieux et
pour les Missionnaires, le tableau
qui leur est consacré porte, au centre, la
carte du monde éditée par les Missions là
sont épinglés tous les noms des Anciens sur le
théâtre même de leur lointain apostolat sur
les accotements du tableau s’alignent,
groupés par Congrégations, les noms des
novices, profès, religieux sortis de ce milieu.
"
Un cinquième tableau étale aux
yeux plus de 600 prêtres séculiers, groupés
par localités l’on y peut voir que la seule
ville de Lille, par exemple, sans ses faubourgs,
possède 57 prêtres sortis du Petit Séminaire
d’Hazebrouck, dont 8 sont professeurs à l’Université
Catholique Roubaix en compte 25, Tourcoing
24.
Là
aussi, de chaque côté, s’étalent deux
immenses cartes sous verre l’une représente
le diocèse de Lille tout entier, l’autre le
diocèse de Cambrai, et sur chacune d’elles
est fixé le nom des Anciens à la place même
de leur champ d’action."
Le sixième Mémorial est celui des
Défunts il y a place pour 1.600 noms 409
déjà sont inscrits. Le prêtre est si vite
oublié ! Là, du moins, sera gardé
son souvenir. Ah ! quelle n’est point la
particulière éloquence de ces inscriptions sur
la muraille même de la chapelle où tous ont
passé, prié, entendu l’appel divin, mûri,
fortifié leur vocation.
|
N’est-ce
pas une sorte de concession à
perpétuité, à laquelle s’ajoute l’assurance
de recueillir un souvenir, une
prière, autrement que sur une pierre
tombale élevée dans la solitude d’un
cimetière, à grands frais.
Vrai sanctuaire de famille où
demeureront gardés avec tendresse
et piété tous les noms des Anciens. Et
quelle leçon pour les jeunes
Séminaristes ! A voir à quelle
lignée ils appartiennent, ils seront
deux fois heureux et fiers d’être appelés
à prendre place parmi les élus du
Seigneur !
Aussi
ne sommes-nous point surpris que ce
projet grandiose
ait soulevé tant d’enthousiasme,
trouvé tant de sympathies et d’échos.
De partout sont venues des lettres,
émues et touchantes de partout,
voire du fond de l’Afrique et du
fond de la Chine.
Ce Mémorial est un sublime commentaire
du mot célèbre que soupirait le
bon
M. Dehaene quelque temps
avant de mourir :
" Oh! la douce
et sainte chose que l’amitié
sacerdotale! Y a-t-il, après
Dieu, une consolation semblable ici-bas
? "
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9
juillet 1929, Fête du sacerdoce |
L’inauguration de ce "
Mémorial ", le 9 juillet 1929, s’est
accompagnée d’une cérémonie grandiose 36
nouveaux prêtres, sortis du Petit Séminaire,
ont célébré ensemble leur première Messe,
dans la chapelle, tandis qu’au maître-autel,
M. le Chanoine Lagatie, ancien professeur,
remerciait Dieu de ses 70 ans de
sacerdoce.
S. G. Mgr Liénart présidait, avec S. G. Mgr
Jansoone, cette fête de famille, dont la presse
locale et régionale et même la presse
étrangère a largement noté les édifiants
détails.
Les anciens de St François
en 1929
*Le Père Schercousse * le
Père Dehon
* le père Isoré *
le père Janssonne
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Voici le compte rendu de "
La Croix du Nord "
" Le Petit Séminaire d’Hazebrouck
était en fête mardi. Fête tout à fait rare,
sinon exceptionnelle on peut se demander si
jamais, en France ou ailleurs, peut se voir
quelque chose d’analogue. Trente-six prêtres,
tous anciens élèves de Saint-François d’Assise,
tous ordonnés récemment, disaient à la fois
leur première messe dans la chapelle du Petit
Séminaire, en même temps que le doyen d’âge
des prêtres du diocèse de Lille, M. le
chanoine Lagatie, âgé de 94 ans, ancien
professeur, y célébrait le 70e anniversaire de
son ordination sacerdotale.
" Ces solennités
incomparables coïncidaient avec la fête
annuelle qui réunit les anciens élèves, en
cours d’études dans les Grands Séminaires,
et la plupart des anciens professeurs, et avec l’inauguration
du cloître nouveau, cœur et centre de la
Maison, où un mémorial artistique rappellera
tout son passé fécond, et les légions de
séminaristes et de prêtres qui y ont vécu.
" La présence de nombreux ecclésiastiques
et des autorités religieuses du diocèse, la
présidence qu’avait bien voulu accepter S. G.
Mgr Liénart, évêque de Lille, soulignaient l’importance
de ces festivités qui sont et seront, dans l’histoire
religieuse des Flandres, un événement et une
date.
|
Un banquet de 500 couverts
réunit, autour des Autorités, les anciens
professeurs et les anciens élèves en cours d’études.
Si grand que soit le réfectoire, il n’est pas
aux dimensions de la famille de Saint-François
il a fallu se résigner et poser des limites.
Il n’entre pas dans le
cadre de cette notice de rapporter les toasts
qui furent prononcés à cette occasion. Qu’il
nous suffise de dire que, parmi ceux qui furent
à la peine, nul ne fut oublié. Relevons
seulement la poésie de M. le Docteur Delassus,
qui fut le porte-parole des toutes premières
générations, des élèves de M. Dehaene.
Pour terminer cette fête,
Mgr Liénart mit à l’honneur tous ceux qui
ont encouragé et soutenu les vocations qui
viennent d’être consacrées les familles
chrétiennes qui forment, en y déposant la foi,
la justesse, la pureté, des âmes de franc et
fier métal les paroisses, dont les prêtres, s’efforçant
de suivre chaque âme en particulier,
découvrent les vocations et donnent aux
consciences une première formation ; le
Séminaire, où supérieur et professeurs emploient
à marquer du sceau du Christ leurs élèves, à
les fortifier et à les sanctifier par la vie
disciplinée les promotions précédentes, les
aînés, qui ont tracé ou maintiennent les
traditions de vie sacerdotale fervente et
dévouée, et Monseigneur prononça un délicat
éloge de M. le chanoine Lagatie, le doyen des
prêtres du diocèse.
Mgr l’Évêque de Lille
termina par une parole de chef. Sans doute il se
réjouit d’avoir pu ordonner 51 prêtres le
dimanche précédent mais pas plus pour le
diocèse que pour le Petit Séminaire d’Hazebrouck,
ces chiffres ne doivent constituer le maximum si
nombreuse qu’elle soit, cette promotion est à
peine suffisante. Et on ne pourra encore relever
tous ceux qui fléchissent sous le poids d’un
ministère épuisant.
A l’œuvre donc pour recruter de saints
prêtres, toujours plus nombreux.
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9
juillet 1929-La
procession |
Le
corps professoral de 1925 autour de M
Gars
cliquez
pour agrandir
|
" Un peu avant 10 heures, sous un ciel
gris, mais qui n’est pas sans douceur, parmi
les chants liturgiques qui bénissent Dieu d’avoir
visité son peuple, le cortège ou plutôt la
procession se met en marche, derrière la croix.
Elle a un sens profond c’est la perpétuité,
l’éternité du sacerdoce catholique qu’elle
proclame et sa vitalité dans nos plaines
flamandes.
" Après les files serrées des petits
séminaristes de Saint-François, de leurs
aînés, élèves de nos grands séminaires,
devant les chanoines et les doyens,, voici les
nouveaux prêtres, anciens élèves du Petit
Séminaire d’Hazebrouck.
|
" Spectacle unique! Les
trente-six nouveaux prêtres, précédant M. le
chanoine Lagatie, le jubilaire, tous revêtus de
la chasuble gothique de soie blanche,
accompagnés d’un prêtre, ancien professeur
ou ancien directeur, marchent entre
deux théories d’enfants de chœur en soutane
rouge. C’est un défilé original, d’une
fraîcheur incomparable, d’une signification
profonde il dit la fécondité des vocations
sacerdotales dans nos Flandres et l’œuvre du
Petit Séminaire d’Hazebrouck, pépinière de
prêtres aujourd’hui autant et plus qu’hier.
" Puis ce sont les
dignitaires, pour la plupart anciens élèves et
anciens professeurs, escortant MM. les Vicaires
Généraux Jourdin, Delannoy, Dewailly, Duthoit,
et S. G. Mgr Jansoone, évêque auxiliaire, et
S. G. Mgr Liénart, évêque du diocèse de
Lille, revêtu de la cappa que soutiennent deux
assistants. |
" Cette fête grandiose,
qui était avant tout une fête de famille et
qui devait jusqu’à la fin en garder le
caractère, allait déborder des murs trop
étroits de la grande maison. Par une attention
délicate, on avait voulu y associer, autant que
faire se pouvait, la ville d’Hazebrouck et ses
habitants. Le cortège se déroula donc dans la
rue Warein, de l’une à l’autre porte, sur
des jonchées de roseaux et de fleurs, entre les
drapeaux et les oriflammes, avant d’entrer à
la chapelle.
" Quel encouragement pour les jeunes
lévites du Séminaire, quelle éloquente leçon
de choses que la cérémonie qui se déroule
magnifique devant eux ! Sa beauté, expliquée
par l’ancien supérieur du Petit Séminaire,
éclaire magnifiquement la grandeur du sacerdoce
catholique ".
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