"LA MAISON SAINT-FRANÇOIS" PETIT SÉMINAIRE D'HAZEBROUCK  
Paul-Alphonse Baron    2° supérieur de 1881 à 1907 

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DOCUMENTS   AUDIO > Conférence de Mgr Dupont enregistrée le 30 Mars 1966

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Les Capucins  Jacques Dehaene  Paul-Alphonse Baron   Paul-Alphonse Baron   Charles Delannoy  Gaston Gars
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La chapelle  3Diaporama


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M. Paul Alphonse Baron- Biographie (1837-1911)


Monsieur Baron
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En 1881, un an avant la mort de  Mr Dehaene, M. Paul Alphonse Baron , qui avait été son collaborateur pendant vingt ans devient le second supérieur.
M. le chanoine Baron
est né à Wormhoudt le 27 Février 1837.Il fut ordonné prêtre à Cambrai le 20 décembre 1862. il était professeur au collège communal d'Hazebrouck, où il enseignait depuis le 4 octobre 1857.
A la révocation de M. Dehaene, le  8 mars 1865 il suivit son "Principal" au couvent des "Capucins"; il fut  professeur de philosophie et directeur de l'Institution libre St François d'Assise en octobre 1865 puis supérieur en 1881.
Chanoine honoraire de Cambrai en 1886, puis supérieur honoraire en 1907.  Il mourut au Petit Séminaire le 17 Avril 1911. 
Doté d'une mauvaise santé, Il put difficilement se dégager de l'orbite de son illustre prédécesseur.  
Edmond Hasbrouck  fut le 3° économe du petit séminaire de 1883 à 1907.
C'est en 1886 que fut construite la partie gauche du petit séminaire où se situe le réfectoire. 
Un monument commémoratif en l'honneur de Mr Baron réalisé par Gustave Pattein (1849-1911), orne désormais le mur droit de la chapelle. Il représente une tête en ronde bosse avec un encadrement en bois de chêne. 

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Une époque difficile 

 
AGRANDIR 1886-Jules Lemire et ses élèves

Au début du XX° siècle, l'anticléricalisme atteignant en réaction un degré énorme, les catholiques se voient rejetés de l'administration, de l'enseignement et de l'armée. Les noms de rues sont changés de saints en héros de la république. Ces affaires entraînent la rupture des relations diplomatiques avec le Vatican (1904). 
La loi de séparation qui est votée en décembre 1905 est vue par les uns ou les autres, comme un moyen de stopper l'anticléricalisme ou de commencer la déchristianisation du pays. Cette loi reconnaît la liberté de conscience et supprime le budget des cultes. 
Cependant le petit séminaire d'Hazebrouck n'est que peu touché par cette vague de contestations mais le Nord de la France est  fortement perturbé.
Jules Lemire est relevé de ses fonctions de professeur à Saint-François d'Assise par Mgr Monnier lorsqu'il est élu député en 1893 mais il reste soutenu par le pape Léon XIII .    

 

facade_cri_des_flandres.jpg (79949 octets)
vue du séminaire et de son concierge après 1914 
Le séminaire en 1900

Supérieur: A.Baron, Chanoine honoraire,  
Directeur: A. Delylle. 
Économe: Hasbrouck;
Professeurs: L. Dethoor, J. Chirouter, J. Baron, J. Debreyne, H. Lefebvre, R. Béhague, L.Crémon, V. Leroy, G. Andriès, Gontier, Ch.Delannoy, Ad.Ampen, Rose Proye, G. Gars. 
Professeur de musique: Syders. 
Effectif: 212 élèves.

(mise à jour: 27/12/2005)

 

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M. Paul Alphonse Baron, l'homme

" C'était un homme impressionnant: de grande taille, maigre de figure, visage d'ascète, mais d'une expression bien douce, cependant. Il marchait lentement, avec majesté, droit comme un I , les mains enfouies dans ses manches de soutane. 
Quand il apparaissait à la salle d'étude, pour proclamer les notes, c'était aussitôt un silence de mort, d'autant plus impressionnant, qu'il n'avait qu'un filet de voix, et que pour être entendu, chacun devait tendre l'oreille, presque sans oser respirer. Je ne l'ai jamais vu rire, et je ne l'ai vu sourire qu'une fois. .. "  

1887-Les professeurs
Les professeurs en  1887 autour de Mr Baron 
Jules Lemire, au premier rang-
 
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Il ne quittait guère son appartement que pour se faufiler dans sa chapelle particulière où, des heures durant, il s'attardait, ou bien pour se rendre au réfectoire. Régulièrement, en effet, il présidait le repas de midi. Une maladie d'estomac lui infligeait un régime sévère: par petites lampées, il ne prenait qu'un peu de lait, ce qui lui laissait la possibilité d'observer en silence professeurs et élèves... " 
Entre autres anecdotes,  M Baron possédait un merle qui occupait alors une grande place dans la vie de l'institution...
 
sourceM. le Chanoine B. Debussche, le 21 septembre 1958, à l'age de 88 ans.
source: Docteur L. Dehorter, article  paru en Juillet 1966 dans le  n°10 du bulletin des anciens de l’Institution Saint-François D’assise

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Mgr MONTAIGNE C.M. 1883-1962


Mgr Montaigne
Mgr Montaigne

Le 9 janvier 1962, à l’infirmerie de la Maison-Mère des Lazaristes, après deux ans de douloureuse maladie supportée sans jamais la moindre plainte, s’est éteint, assisté de sa sœur, Fille de la Charité; Mgr Paul Montaigne, ancien vicaire Apostolique de Pékin.

Il était né en Flandre, à Terdeghem, canton de Steenvoorde, dans une famille nombreuse et profondément chrétienne. Sa mère, bonne Flamande, simple, vaillante, discrète et enjouée, ne faisait et ne voyait rien que dans l’esprit chrétien. Deux de ses filles se donnèrent à Dieu chez les Filles de la Charité. Paul fit ses humanités au Petit Séminaire d’Hazebrouck, et sa philosophie à Solesmes (Nord). Désireux d’être Missionnaire, il entre au Noviciat des Lazaristes en 1901 et poursuit ses études de théologie. Ses condisciples lui retrouvent les qualités de sa mère, simple, laborieux, enjoué. charitable, d’un commerce agréable, et surtout très pieux, d’une piété sans phrases, profonde, virile.Ordonné prêtre en 1907, M. Montaigne est désigné, à son grand bonheur, pour la Chine. De 1907 à 1918 il sera successivement, professeur au Grand Séminaire de Pékin. 
icaire, puis Curé de la paroisse de Wan-nan. Directeur du district de Tchang-teng, puis de Tong-lu (pèlerinage fameux à Notre-Dame de Chine), et Directeur du Petit Séminaire de Sikoan. Dans ces diverses fonctions, chrétiens et confrères admirent son zèle missionnaire, — il aime ce travail pardessus tout, — sa bonhomie, sa simplicité paysanne.  Ses ministères variés l’ayant bien préparé, en 1918

V Mgr Fabrègues en tait son Vicaire Général à Pao-ting-fu.En 1923, quand Mgr Fabrègues est nommé coadjuteur de Mgr Jarlin à Pékin, M. Montaigne accepte courageusement et sans phrases la charge supplémentaire de Provicaire Apostolique de Pao-ting-fu, en attendant la nomination d’un nouvel évêque. Au bout d’un an, en 1924, c’est lui-même qui est nommé par Rome, et c’est le premier délégué Apostolique en Chine. Mgr Costantini — le futur Cardinal-Préfet de la Propagande — qui procède à sa Consécration Épiscopale dans la cathédrale de Pao-ting-fu. En 1929, Mgr Fabrègues meurt subitement dans le transsibérien qui le conduisait à Rome. Mgr Jarlin, très âgé, perd ainsi son Coadjuteur. Pour le remplacer il appelle Mgr Montaigne qui encore une fois dit oui et mène de front ces deux charges de Coadjuteur de Pékin, et Administrateur de Pao-ting-fu jusqu’en 1931, où il passe ses pouvoirs à Mgr Tchéou, Lazariste chinois, nommé Vicaire Apostolique de Pao-ting-fu. Mgr Montaigne le consacre lui-même sur place le 2 août, et gagne définitivement Pékin. Le 27 janvier 1933, le valeureux Mgr Jarlin meurt et laisse à Mgr Montaigne la charge de 400.000 chrétiens. Jusqu’en 1937 les Missions jouissent d’un calme relatif. Mais dès septembre de cette même année, le Japon envahit la Chine. Pékin, Tien-Tsin, les principaux ports du littoral, puis de vastes régions intérieures sont occupées. Bien des Missionnaires étrangers rejoignent les camps de concentration tandis que les autres vivent en climat de guerre, campagnes dévastées, voies de communication coupées. En 1945, vaincus chez eux par les alliés, — 9 août bombe atomique sur Hiroshima —, les Japonais se retirent.
Mais voici un autre adversaire de taille et déjà en place, le communisme de Mao Tsé Toung...
Une heureuse nouvelle pour les Missions de Chine vient marquer 1946. Le Pape Pie XII annonce le il avril qu’i établit la hiérarchie catholique en Chine — tous les Vicariat Apostoliques se transforment en Diocèses — et qu’il vient de créer le premier cardinal chinois en la personne de Mgi Tien Thomas, Vicaire Apostolique de Tsin-tao. Le 25 avril Pie XII nomme le Cardinal au siège de Pékin.
Sans phrases, à la missionnaire, à la flamande, Mgr Montaigne avait donné sa démission pour laisser la place au nouvel élu qui fait une entrée triomphale à Pékin le 29 juin Mgr Montaigne met son successeur au courant des affaire, et regagne l’Europe en automne 1947.
Mais la Chine prend tout le cœur de ses ouvriers. Au printemps 1949, Mgr Montaigne débarqua à Shanghai, espérant bien trouver un coin où dépenser le reste de ses forces au service de l’Église en Chine. Hélas, le communisme est déjà maître de la Mandchourie et de la Chine du Nord. Le 25 mai, Shanghai tombe à son tour. Il n’y a plus qu’à regagner l’Europe.
La santé flanche depuis longtemps. Les rhumatismes sont installés dans les jambes. A l’aide d’une canne, sans mesurer son temps et sa peine, Mgr Montaigne fait des tournées de confirmation à Paris durant le printemps et l’été. Dès les premiers froids, il gagne Carthage, où l’a invité son confrère, condisciple et ami de toujours, Mgr Gounod.
En 1960, il dut s’avouer à bout. Sans un mot, il gagne l’infirmerie, son fauteuil, son lit. Jamais une plainte, toujours un mot aimable, tandis que le chapelet glisse perpétuellement entre ses doigts.
Tous ceux qui le connurent l’estiment solide dans les épreuves, plus partisan des lenteurs providentielles que des audaces des hommes, homme de foi en tout et avant tout, agréable et même familier avec tout son entourage. Nul doute que Là-haut, l’Église de Chine n’ait un intercesseur puissant et aimant en la personne de Mgr Paul Montaigne.
Mgr Montaigne donne sa démission au profit de son successeur: Mgr Thomas Tien.
Il regagne l'Europe en 1947. En 1949 Mgr Montaigne débarque à Shanghai, mais le communisme est déjà maître de la Chine et le 25 Mai Shanghai tombe à son tour. Mgr Montaigne regagne l'Europe. Il y décèdera en 1962

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1881- SOUVENIRS D'UN ÉLÈVE, M HENRI EVERWYN


AGRANDIR _ facade rue du moulin avant 1900Je suis donc entre en cours préparatoire qui devait coïncider avec la onzième classe. Les professeurs séminaristes étaient alors l’abbé Obein, l’abbé Gontier, d’autres professeurs séminaristes étaient les abbés Guwy aîné d’Hondeghem, Chavatte 7ème, la seconde division était sous la coupe de l’abbé Dethoor Louis (Parrain Louis), la première division était sous la coupe du Père Fiévez, jésuite la division des externes était dirigée par l’abbé Petitpré de Vieux-Berquin l’abbé Bels Henri avait la direction spirituelle des externes qu’il n’aimait pas beaucoup et traitait de "Race d’Amalécites". 
L’éclairage des salles était fait au moyen de papillons à becs de 
gaz, ceux-ci avaient un jour été bouchés par un externe au moyen de papier mâché, ce qui avait probablement amené lé qualificatif donné par Monsieur Bels.
La première fois les élèves avaient été renvoyés chez eux, la seconde fois on leur avait donné comme éclairage des bougies.
Dans cette promotion d’externes figuraient les frères ITSWEIRE Cyrille et Edouard, devenus prêtres, les abbés Van Eecke Eugène, Hidden Paul, tous prêtres.
Le général Plancke Alidor, l’avocat Bulteel Cyrille, le médecin Hémery Julien, les pharmaciens Samsœn Léon, Cauwel Léon etc...

L’étude des externes était située dans la cour de la cuisine, une des distractions des élèves pendant les mois d’hiver résultait de la cuisson des harengs qui se faisait sur un gril placé à même le sol et répandait des odeurs dans les environs. Certains élèves avaient alors un besoin naturel à satisfaire pour aller voir ce qui se passait et éventuellement obtenir un morceau de la pitance. Dans la même cour, avait eu lieu au cours d’un été la constitution et les répétitions d’une musique constituée par M. Snyders Edouard, pour figurer à la procession du Saint-Sacrement, la Musique Municipale ayant cette année, refusé son concours à Monsieur le Doyen Salomé. 
Dans la même cour, pendant la construction de l’étage au dessus du réfectoire, avait été érigé un réfectoire provisoire couvert en bâche et adossé à la salle d’études des externes dont il prenait toute la lumière. A cette époque a eu lieu un orage très violent au cours duquel les vitres furent en grande partie brisées.

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Vie d'un élève à St François 1898-1903 
Souvenirs de Monsieur Émile Coornaert et de Mgr Vermeersch 

 le séminaire en 1900[…Octobre 1898…] Nous nous levions à cinq heures. Je dois avouer que l’étude du matin n’était pas la meilleure. Nous allions à la messe à 7 heures. Nos rangs silencieux passaient devant la chapelle. Après le repas de midi, nous nous arrêtions quelques minutes à la chapelle pour une brève visite au Saint-Sacrement.

 Chacun à notre tour, une dizaine par matinée, nous allions servir la Messe d’un professeur (nous apprenions nos leçons pendant la messe de communauté). 
J’aimais bien servir une messe à la petite chapelle du " chapitre " derrière le cloître.

Le petit Hondschootois qui entrait à Saint-François en Octobre 1898 associait vaguement à l’appréhension de quitter ses parents I’espèce d’enchantement de tous les jeunes oui abordent une vie, un monde nouveau à la mi-décembre il pleurait encore seul le soir.
 En Juillet 1903, il chantait de toute son âme un refrain jamais oublié :
" Nous t’adressons, cher Petit Séminaire, Les adieux de nos cœurs aimants  " (paroles et musique de M. Lefebvre, professeur de 3ème). et sa jeunesse s’étonnait de ressentir avec une acuité encore presque actuelle une brisure de sa vie.
Sur cinq années, que dire, dans un article oui doit être bref, sinon esquisser quelques traits rapides, disparates ?

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D’abord le réveil quotidien. A cinq heures. L’étude de 5 h 45 à 7 heures fut toujours un peu ensommeillée. Au creux de l’hiver, les garçons faisaient fondre la glace de nos cuvettes malgré leur bonne volonté, le tintamarre étouffé des brocs d’eau chaude annonçait la toute proche sonnerie de la cloche. Je ne redirai pas nos pacifiques affrontements, sous les signes, en 5ème, de Saint Michel et de Jeanne d’Arc, en 4ème, des GALLI et des ROMANI. En seconde, le futur Mgr Delannoy, outre l’enseignement des programmes, nous apprenait la "science des minutes ", le respect du temps. 
En " rhétorique " la dernière année de ce nom, le brillant M. Béhague ouvrait le monde des romantiques et l’horizon éclatant des Parnassiens.

 la cour de récréation au début du XX° siècle

Pendant les récréations, prédominance de la balle au chasseur. Après Pâques, balle au camp ; la cour divisée en trois bandes longitudinales, chaque classe répartie en trois camps, deux au jeu, un au repos, généralement occupé par la balle à la main, jouée à deux ; trois chefs choisissaient un à un leurs équipiers d’après leur tenue devant une balle lancée en l’air (des maladroits habituels réunissaient en rhétorique des remontées étonnantes, d’abord pour eux-mêmes.
Quand les jours s’allongeaient, une récréation après le " souper " remplaçait le mouvement de 18 h.15 à 18 h.30 (pardon ! 6h15 - 6 h.30). 
Chez les petits on jouait au ballon. Chez les grands, c’était le jeu d’échasses. Une forteresse était destinée en creux dans la cour ; trois châtelets encadraient un donjon ; au milieu de chaque cercle, une forte quille un camp d’assaillants, un camp de défenseurs une lourde boule garnie de clous servait de projectile (défense de soulever) - Jeunesse !

Des événements mémorables ? Chacun a sa mémoire!  Choisissons quand même. En 1900, dans la grande salle, au-dessus du dortoir du Sacré-cœur, une séance imposante commémora le cinquantenaire de la loi Falloux : ce n’est pas de là que date spécialement ma fidélité à mon dernier article de foi politique, la liberté d’enseignement, mais le souvenir est resté bon.

Des échos bien assourdis nous signalaient des événements du dehors en 1900, le renversement à Paris d’une majorité anticléricale au conseil municipal, inébranlée depuis près de trente ans ; 
en 1901, une encyclique, " GRAVES DE COMMUNI " ; cette même année, des rumeurs inquiètes sur la discussion de la loi des associations, prélude de la persécution contre les ordres religieux ; 
en 1901 encore, à marquer d’un caillou blanc, la visite de Mgr Favier, l’évêque de Pékin, à la majestueuse barbe blanche. Il était célèbre pour avoir été, l’année précédente, l’âme de la résistance du Pei-tang, le quartier des Européens, assiégé pendant trois mois par les Boxers nationalistes ; son récit fut passionnant ; sa conclusion " Des gens s’étonnent que, moi Lazariste, je sois en si bons termes avec... (il citait plusieurs ordres religieux). A ces gens, je réponds " Moi, je suis de la religion de Saint Pierre ".J’ai écrit il y a un instant que peu de souvenirs peuvent " couvrir " cinq années d’internat. 

Le réfectoire
Le réfectoire vers 1900

Il en est un cependant qui porte de 1898 à 1903. A la fin de l’étude du soir, nous étions à genoux sur nos bancs. Chacun à notre tour, nous lisions la prière. A un moment donné, le récitant s’arrêtait. 
Dans la grande salle silencieuse, un seul mouvement: les papillons lumineux des becs Auer tremblotaient. Pendant une, parfois deux minutes, nous faisions notre examen de conscience. Il y a 63-68 ans...
On entrait au séminaire en 1900 en arrivant en voiture tirée par un bon cheval de ferme . On y entrait pour 6 semaines. Les petits avaient le privilège d'être bordés le soir par Sœur St Rémi.

 

On se levait à 5 heures. Pas d'eau courante, pas de chauffage. L'hiver, on devait parfois briser la glace de son bassin.. les élèves étaient coiffés de la célèbre casquette... (prix: 3frs 20). Dans son gousset l'élève emportait 5frs pour les menus frais. Les deux sous de pistaches, le bâton de réglisse qui se payait 3 sous! On appréciait le macadam ou le jaune. Il  se souvient du rôti de porc aux haricots du lundi midi, du menu du vendredi soir( soupe au lait, hareng, pruneaux...)  

Sources: Évocation par Mr E.COORNAERT articles  parus en Juillet 1960 dans le n°4 et n°10 du bulletin des anciens de l’Institution Saint-François D’assise

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1886- l'abbé Lemire par le Chanoine B. Debussche 

1885 Jules Lemire et ses élèves
1885- l'abbé Lemire et ses élèves 
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Enfin, pour terminer ces évocations d’un lointain passé, laissez-moi rappeler encore l’image et le souvenir d’un de mes Professeurs de classe dont l’influence sur moi et bien d’autres fut d’un tout autre genre.
Il est vrai que nous avions grandi. Nous ne pensions plus en enfants, bien qu’il ne faille pas sous-estimer les impressions du jeune âge. Elles laissent parfois des traces bien profondes et souvent très salutaires. Je veux parler de mon PROFESSEUR DE RHÉTORIQUE, comme on disait autrefois.

Ce professeur s’appelait L’ABBE LEMIRE

Il était encore bien inconnu à cette époque, à l’exception cependant de ceux qui avaient l’heureux privilège d’être ses élèves. Je suis de ceux-là, un rare survivant, presque le dernier car j’ai 86 ans. Il m’est donc pas permis d’en parler à ce titre, abstraction faite de toute autre considération qui a fait de lui, plus tard, un personnage célèbre, non seulement à Hazebrouck et dans la Région, mais encore dans la France entière...
Notre Professeur, l’Abbé LEMIRE, nous, ses élèves, nous l’estimions et nous l’aimions beaucoup et lui nous aimait aussi. C’était un enfant du Pays, un enfant de la Flandre. Il parlait les deux langues. Il faisait sa classe, comme tous ses confrères, avec le souci de faire entrer dans la tête de ses élèves ce qu’il avait dans la sienne. Il parlait avec conviction, un langage direct, simple sans emphase, très communicatif. Il parlait avec son cœur autant qu’avec son esprit. Ses classes passaient vite, elles étaient vivantes, sans être dissipantes.
Mais l’Abbé LEMIRE se transformait quand il apparaissait en chaire à la Chapelle.. Doué d’un organe magnifique et d’une forte carrure, c’était un bel orateur de la parole sacrée. 
Nous l’écoutions avec charme et avidité. Plus tard, il nous apparut comme un tribun quand il affronta les foules, qu’il séduisait par son éloquence prenante, et une logique irrésistible dans ses arguments et avec ses expressions à l’emporte-pièce.


Nous, ses anciens élèves, nous étions fiers de lui et nous le suivions, dans sa campagne électorale, avec enthousiasme.
Voulant limiter ces hommages, à l’époque de ma présence à l’Institution St-François d’Assise, comme élève, j’arrête ici volontairement ce témoignage d’estime et de reconnaissance à l’adresse de mon ancien Maître l’Abbé LEMIRE. Mais j’avoue sans ambages, que c’est avec fierté et de grand cœur qu’à l’occasion je salue, au passage, sa belle statue, que la Ville d’Hazebrouck reconnaissante, a élevée à sa mémoire.

Je salue en elle, avec respect et affection, un grand citoyen, un excellent prêtre, et mon illustre et ancien Professeur et Maître, l’Abbé LEMIRE.

" Gloria et honor tibi sit"   " Honneur et Gloire à sa pieuse Mémoire 


source: journal des anciens n°3 juillet 1959