|
Les
années 1930-1940 |
Les élèves en promenade vers 1930
Cliquezpour agrandir |
En 1932, les professeurs étaient alors divisés en deux
"clans", un groupe tourné vers le passé, portant le rabat
et une longue ceinture aux bandes noires pendant dans le
dos et d'autres professeurs récemment promus, ayant des idées
neuves.
L'abbé Lemire
dérangeait encore en 1932 et on
n'en parlait qu'à voix basse, comme le font certaines familles
honorables au sujet d'un fils qui a "mal tourné".
1932
voit cependant la fin d'une période qui avait commencé à la fin du XIX°
siècle marquée par un cléricalisme étroit et agressif.
source: 'Un petit séminaire pendant les années 30"
-Jean-Six.
A la rentrée d'Octobre 1934
rentre au petit Séminaire Albert Vanhoye qui
sera nommé Cardinal en 2006 par le Pape Benoît XVI.
|
Haut
de page |
|
En Octobre 1932 une messe fut dite à
la fin du mois pour le décès de Mr
Léon Crémon,
l'économe, né en 1867, professeur à St François depuis 1893.
Il était doté d'un merveilleux art de conteur, que la
rédaction de "Tis-je Tas-je" avait entretenu et
développé.
|
|
|
Le
25 septembre 1937, Mr l'abbé E.
d'Halluin, auteur de "Gerbe d'or" transmet
par l'intermédiaire de son neveu un registre intitulé:
"Livre d'or du petit séminaire d'Hazebrouck", récapitulant
tous les anciens élèves du petit séminaire.
Il réalisa ce travail grâce aux palmarès des prix depuis 1838
et en utilisant également les annuaires ecclésiastiques.
Travail gigantesque de vérifications à l'aide de livres de comptabilité
et le secours de "vétérans" de
Saint-François.
Il poursuivit son travail de recherches, alors aumônier à
Bondues, de 1932 à 1937 à l'aide de livres de comptabilité et
de listes d'élèves. |
|
Le 14 Novembre 1938,
visite de Charles Delannoy, ancien supérieur, lors
d'une fête de confraternité sacerdotale.
On reconnaît également un ancien professeur, Mgr
Dupont.
Haut
de page
|
Daniel
Allaert, un homme digne |
Sur
la place d'Hazebrouck...
|
M
Allaert était un homme digne.
Il était digne dans son
maintien: nous avons tous connu
cette attitude droite et ferme
qu'il avait toujours et qui était
un constant appel à l'effort,
à la maîtrise de soi.
Le petit
séminaire devint et devait être
pratiquement jusqu'au bout toute
sa vie. Là, ce silencieux
parlait beaucoup...
Il
parlait un langage accessible à
tous: il aimait, surtout
pour les élèves, employer les
maximes et les anecdotes, qui
accrochent l'imagination.
Sa
parole était toujours cordiale
et sobre. D’une
haute stature, le buste bien
droit, le visage rempli d’une
certaine gravité, il marchait
d’un pas tranquille et mesuré,
paraissant absorbé par une
grave pensée.
Venait-il à se
promener dans le cloître ou les
couloirs avec un professeur ou
quelque personnage venu de
l’extérieur, les mains derrière
le dos, il écoutait patiemment
son interlocuteur. Selon le
genre de conversation, son
visage trahissait la gravité ou
la gaieté.
Il savait être
souriant mais toujours avec modération.
La
marche lente, parfois
interrompue, semblait
rythmer et même
favoriser la
conversation.
La dignité
était, je pense, sa
qualité première ;
digne dans sa démarche,
digne dans sa
conversation, digne dans
ses entretiens ou
allocutions où jamais
rien de vulgaire ne
passait.
sources: Chanoine
Vermeersch, le 31 Mars
1964 - Jean Six,
"Un petit Séminaire
pendant les années
30"
|
|
La section des
vocations tardives |
En 1935
la section des Vocations Tardives fut confiée à M l'abbé R.Watine.
jusqu'en 1944 puis à M l'abbé Delabroye jusqu'en 1953.
77 élèves passeront par cette section de 1935 à 1943. 37
seront prêtres.
Dès 1940 le petit séminaire
accueille un grand nombre de visiteurs de passage en fuite
devant l'avancée des nazis avant d'être occupé par les
troupes allemandes. Les élèves du petit séminaire se réfugient alors au Collège
de Marcq en Baroeul;
En 1942, il y avait une sixième 'évacuée' au collège de Marcq
(40 élèves), et une autre restée à Hazebrouck. Les deux classes ont été rassemblées l'année suivante à Marcq, et divisées en deux sections 5ème A et 5ème-B .
En 1943, les bombardements forcent la section des V.T. à
quitter Hazebrouck. Ceux-ci vont alors loger à la Maison des Jésuites de
Flers le Sart en compagnie de la classe de philo..
En 1945, les vocations tardives s'installent dans la
maison de la rue de la Sous-Préfecture.
Haut
de page
|
La seconde
guerre mondiale au petit séminaire - |
...
Donc, c’était le 10 Mai 1940, vers 6h.30 du
matin une formidable explosion dans la banlieue de Borre.
Un avion allemand abattu venait de sauter avec sa cargaison de
bombes.
Nous savions que nous allions vaincre parce que nous étions les
plus forts, les bonnes gens d’Hazebrouck apprirent
ce matin-là que les bombes allemandes tuaient fort proprement,
en dépit de tout les " Achtung, Acthung " bien
intentionnés du pilote dont personne, malheureusement, ne
comprit le patois.
Avant, bien sûr, il y avait eu la drôle de guerre qui pour
beaucoup n'avait. pas. été si drôle que ça.
Le presque colonel Paroissien, le chef d’escadron Haverland,
les lieutenants Charlet et " Kirsch " (Cerisier
pour les moins initiés), le sous-lieutenant Leblond, quelques
caporaux ou 2ème classes par conviction ou par nécessité,
tous ci devant professeurs au Petit Séminaire
s’en étaient allés en guerre...
Saint-François
en 1944, vu de la pâture de St Jacques.
Celle-ci avait servi de camp de transit des
prisonniers dès le 5 juin 1940
|
Et il y eut
le soir du 10 Mai.
Les premiers réfugiés belges nous arrivèrent:
— poussiéreux — hébétés — les yeux remplis
de terreur. Ils employaient des mots que nous ne
comprenions pas encore " bombardements
en piqué, stukas "
Nous autres français, nous étions superbes et généreux. La.
petite Belgique avait été écrasée - C'était
normal. - Pourquoi s’accrocher à une impossible
neutralité quand il y avait à côté la France si
grande, si forte! Je ne me rappelle plus
exactement comment les choses se sont passées
ensuite. Ces
Belges ont fini par être logés.
========================
N.B. Les allemands arrivent à Hazebrouck le lundi
27 Mai 1940
========================
|
Monsieur Dupont,
en ce temps professeur au Petit Séminaire,
avait expliqué à Monsieur le Supérieur que
puisqu’il y avait des personnes à loger et des
logements disponibles, le plus cartésien était
encore de mettre les logements à la disposition des
personnes. Monsieur le Supérieur finit par se ranger
à cet avis.
Puis ce fut l’invasion des
grands Aryens blonds 1 m.80, 80 kilos — qui "fenaient
Kollaborer afec les Vrançais ! ". Et
concomitamment, comme dit un cousin à moi qu’est dans la
gendarmerie, les prisonniers arrivèrent.
Le Petit Séminaire et le Saint Jacques étaient
un relais pour les P. G (prisonniers de Guerre). |
Le
bâtiment central en 1942
|
Vers les 4-5
heures de l’après-midi ils arrivaient plusieurs
centaines ou quelques milliers — je ne sais
plus— mais beaucoup.
Ils étaient fourbus, demandaient seulement quelque
chose à boire et à manger et un peu de paille pour y
allonger leur pauvre carcasse exténuée — en
attendant de repartir le lendemain pour une nouvelle
étape en direction du grand Reich allemand.
Et inexorablement, les prisonniers arrivaient, Il y
avait Monsieur le Sénateur Darou. II y avait le
sergent Mackère que nous n’avons pas pu approcher
parce que ce jour-là l’invincible Wehrmacht était
particulièrement nerveuse et que la mitrailleuse
installée sur la maison
Verwaerde tirait sans arrêt, en l’air bien sûr. |
|
Et puis, un beau
jour, il n’y eut plus de prisonniers dans les Cours
du Petit Séminaire et du Saint Jacques;
il n’y eut plus qu’un immense fumier et des
camions et des canons qui pointaient vers le ciel une
gueule désormais inutile, tout au moins pour le droit
et la civilisation.
Ce n’est pas tout de perdre une guerre! Il faut
continuer à vivre et à faire la classe.
Car nos élèves étaient revenus et nous avions
recommencé à annoncer les vérités éternelles
— contre
quoi aucuneguerre ne peut rien. |
|
C’est de cette
époque que date entre le Séminaire et le Collège
( Saint-Jacques) ce mariage de raison qui dure
toujours.
Durant toute la guerre tout le Petit Séminaire,
sauf le cloître, a été occupé par des
régiments de passage d’abord, puis par
l’Organisation Todt et ses hordes d’esclaves, Ils
appartenaient aux plus improbables nationalités il y
eut jusqu’à des Portugais.
il eut un jour un convoi de femmes russes et un
gardien d’Hazebrouck se promenait le long de leurs
pitoyables colonnes un fouet à la main. |
L’année 1940-1941
a été, somme toute, sans histoire. Saint Jacques nous
avait prêté ses locaux. Monsieur Wenès trônait
dans la grande étude du 1er étage. Monsieur le
Supérieur Decoopman essayait de sauver ce
qu’il pouvait, aidé de ses professeurs. Nous nous
étions installés dans la guerre.
Nous avions à la cave un petit abri avec un poste de
TSF, un jeu de bridge et, de temps en temps, un flacon
d'avant-guerre. |
|
La
petite ferme du séminaire après le bombardement
à l'arrière plan, le calvaire
|
Il tomba sur
le Séminaire et le Collège quelques
"boulets" comme disait Mgr Delannnoye,
en ce temps là archidiacre des Flandres, qui
volatilisèrent la petite ferme du Séminaire,
la salle des fêtes de Saint-Jacques, une aile des bâtiments
sans compter quelques arbres dont on ne trouva plus
jamais la moindre trace.
Le
petit séminaire se replia sur Marcq, et il resta à
Hazebrouck quelques "garde-meubles"...et
puis ce fut la débâcle, la bonne celle des
Allemands... le petit séminaire revint dans ses
meubles. ..
Voilà comment quelques professeurs vécurent
la deuxième guerre mondiale au petit séminaire à
Hazebrouck.
|
Haut
de page |
La reconstruction
après la seconde guerre mondiale |
C'est après la seconde guerre mondiale,
alors que M.Catteau était économe, que de nombreux
travaux furent réalisés.
On peut signaler en 1946, la transformation d'un
dortoir en classes dans le prolongement des classes de 6°et de
4°, la construction de la passerelle d'accès et du nouvel
escalier face à l'étude de 1° division, le laboratoire
amphithéâtre et le grand escalier côté Nord, la création de
la loge de la concierge dans les anciens parloirs et vice versa.
Deux petites chambres sont créées
au 1° et au second étage côté Sud.
En 1947, apparaissent le grand préau en ciment armé et
le couloir au centre du cloître donnant sur la cour. La
chapelle fut rénovée de 1949 à 1951.
|
Mr et Mme Deschodt devant leur chevalet
|
En 1952 fut
présenté un vaste triptyque réalisé par un artiste
local, Maurice Deschodt, il fut placé sur le mur
du fond du réfectoire.
Mr Maurice Deschodt était l'élève du peintre César
Pattein, son épouse, fille de ce dernier.
Il réalisa par ailleurs une copie du tableau du retable
de la chapelle du petit séminaire utilisée de 1954 à
1965, à la demande de Mgr Dupont.
Mr et Mme Deschodt produisirent également 30 géants
dont ceux toujours utilisés à Hazebrouck : Tis'je
Tas'je et Toria.
|
|
Le triptyque peint en
1952 par M. Deschodt
cliquez pour agrandir
|
Le
réfectoire et son triptyque
|
Le panneau central du
triptyque était
consacré à la Flandre, les deux autres représentaient
le port de Dunkerque et la vallée industrielle de la
Lys.
Lorsque
les peintures furent dévoilées les applaudissements
furent plus intenses quand on découvrit les tableaux
latéraux.
M. Allaert fit comprendre au public
que la majorité des séminaristes n'étaient plus comme
jadis originaires des Flandres mais issus de milieux
plus modestes, de familles dunkerquoises ou de
l'industrieuse vallée de la Lys.
|
|
21 Septembre 1953, Michel
Devos, archidiacre des Flandres, prélat de sa
Sainteté évoque le souvenir d’une belle
journée de confraternité sacerdotale, sous la
Présidence de son Excellence Monseigneur
Dupont, Évêque auxiliaire en présence de
messeigneurs Vermeersch et Marquis Archiprêtres
plus de 100 prêtres des Flandres ont fêté la
récente prélature de leur Archidiacre. |
"Monsieur le
Chanoine Allaert a magnifiquement parlé du Prêtre,
de la gravité et de l’urgence du devoir
sacerdotal de veiller à la relève au cours de
la Messe célébrée ce jour. Il a discrètement
et délicatement commenté la devise :
" Quis ut Deus ? "
M. l'abbé Jacob prend en charge la
section des vocations tardives de 1953 à 1955
puis est remplacé par Mr Gérard Robitaillie.
Haut
de page
|
|
|
|