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"LA MAISON SAINT-FRANÇOIS" PETIT SÉMINAIRE D'HAZEBROUCK  
Daniel Allaert 5° supérieur de 1932 à 1954 

biographie - 1930-1940 - l'homme- j'ai choisi ma liberté - un petit séminaire des années 30-
vocations tardives
- la seconde guerre mondiale- la reconstruction


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DOCUMENTS   AUDIO > Conférence de Mgr Dupont enregistrée le 30 Mars 1966
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Monsieur Allaert


Les Capucins  Jacques Dehaene  Paul-Alphonse Baron   Charles Delannoy  Gaston Gars1923-1932
Daniel Allaert  Théodore Bogaert 1Gérard Robitaillie  Albert Braems    La chapelle  3
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Biographie de Daniel ALLAERT ( 1884? - 1964)

allaert.jpg (18475 octets) En Octobre 1932,M Daniel ALLAERT devient supérieur. Originaire de Dunkerque, et venant des Facultés Catholiques de Lille où il était vice-recteur. Démocrate chrétien, ancien silloniste, il est en fait la victime d'une cabale d'Action Française.
Il  restera  22 ans supérieur de Saint-François avant de devenir supérieur honoraire.  
Comme l'écrivait un ancien: 
"le Père Allaert a marqué l'histoire de Saint-François car c'est peut-être lui qui fut le plus digne successeur de Monsieur Dehaene"  
C'est lui qui supprima l'uniforme mais qui fut surtout, comme le signalait Mgr Dupont en 1965, un humaniste, directeur spirituel, conseiller
et ami de tous les prêtres. 
Monsieur Allaert célèbre sa dernière messe à St François le 18 Septembre 1954.   
Il décéda à St-François le 17 Mars 1964. 

Les années 1930-1940

Les élèves et leur casquette SFA












Les élèves en promenade vers 1930
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En 1932, les professeurs étaient alors divisés en deux "clans", un groupe tourné vers le passé, portant le rabat et une longue ceinture aux bandes noires pendant dans le dos et d'autres professeurs récemment promus, ayant des idées neuves.
L'abbé Lemire dérangeait encore en 1932 et on n'en parlait qu'à voix basse, comme le font certaines familles honorables au sujet d'un fils qui a "mal tourné".
1932
voit cependant la fin d'une période qui avait commencé à la fin du XIX° siècle marquée par un cléricalisme étroit et agressif. 
           
source: 'Un petit séminaire pendant les années 30" -Jean-Six.
A la rentrée d'Octobre 1934 rentre au petit Séminaire Albert Vanhoye qui sera nommé Cardinal en 2006 par le Pape Benoît XVI. 

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En Octobre 1932 une messe fut dite à la fin du mois  pour le décès de Mr Léon Crémon, l'économe, né en 1867, professeur à St François depuis 1893. 
Il était doté d'un merveilleux art de conteur, que la rédaction de "Tis-je Tas-je" avait entretenu et développé.  

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Le 25 septembre 1937, Mr l'abbé E. d'Halluin, auteur de "Gerbe d'or" transmet par l'intermédiaire de son neveu un registre intitulé: 

"Livre d'or du petit séminaire d'Hazebrouck", récapitulant tous les anciens élèves du petit séminaire. 
Il réalisa ce travail grâce aux palmarès des prix depuis 1838 et en utilisant également les annuaires ecclésiastiques. Travail gigantesque de vérifications à l'aide de livres de comptabilité et le secours de "vétérans" de Saint-François. 
Il poursuivit son travail de recherches, alors aumônier à Bondues, de 1932 à 1937 à l'aide de livres de comptabilité et de listes d'élèves.     

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Le 14 Novembre 1938, visite de Charles Delannoy, ancien supérieur, lors d'une fête de confraternité sacerdotale.
On reconnaît également un ancien professeur, Mgr Dupont.


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Daniel Allaert, un homme digne


Sur la place d'Hazebrouck...

M Allaert était un homme digne. Il était digne dans son maintien: nous avons tous connu cette attitude droite et ferme qu'il avait toujours et qui était  un constant appel à l'effort, à la maîtrise de soi. 
Le petit séminaire devint et devait être pratiquement jusqu'au bout toute sa vie. Là, ce silencieux parlait beaucoup...
Il parlait un langage accessible à tous:  il aimait, surtout pour les élèves, employer les maximes et les anecdotes, qui accrochent l'imagination. 

Sa parole était toujours cordiale et sobre. D’une haute stature, le buste bien droit, le visage rempli d’une certaine gravité, il marchait d’un pas tranquille et mesuré, paraissant absorbé par une grave pensée. 
Venait-il à se promener dans le cloître ou les couloirs avec un professeur ou quelque personnage venu de l’extérieur, les mains derrière le dos, il écoutait patiemment son interlocuteur. Selon le genre de conversation, son visage trahissait la gravité ou la gaieté. 
Il savait être souriant mais toujours avec modération. 
La marche lente, parfois interrompue, semblait rythmer et même favoriser la conversation. 
La dignité était, je pense, sa qualité première ; digne dans sa démarche, digne dans sa conversation, digne dans ses entretiens ou allocutions où jamais rien de vulgaire ne passait.


sources: Chanoine Vermeersch, le 31 Mars 1964 - Jean Six, "Un petit Séminaire  pendant les années 30"


La vie d'un élève au petit séminaire dans les années 1930
extraits de "J'AI CHOISI MA LIBERTÉ" par Pierre Roelandt 



1938-Parmi les élèves un futur supérieur: G. Robitaillie
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la rentrée 1931  
Le plus difficile c’était de trouver les bas noirs, longs jusqu’à mi-cuisses..                                                               lire la suite
l'accueil 1931
 
A chacun son lit, son placard, sa penderie au fond de laquelle se cache le vase de nuit...                                                lire la suite
le réveil 1931

On ferme le lit et on fait sa toilette rudimentaire...   lire la suite
la promenade 1931

la grande porte cochère s’ouvre pour laisser passer le cortège des séminaristes, en pèlerine noire et casquette...       lire la suite
les repas 1931 

notre procession se dirige vers la grande salle, où 300 couverts sont dressés..                                                      lire la suite

les fêtes 1931

La procession des rogations constitue une évasion.  lire la suite

"UN PETIT SÉMINAIRE DE LA FRANCE DES ANNÉES 30"  par Jean Six 

  • la cloche de la chapelle sonnait le réveil ...
    lire la suite... 
    Une journée ordinaire  
  • Nous nous levions à la même heure que les autres jours .lire la suite... Mercredi et Dimanche   
  • Commençons par la retraite de la rentrée
     lire la suite..  
    Le 1° trimestre 
  • Le deuxième trimestre a toujours été le plus important lire la suite...   Le 2° trimestre  
  • Les vacances de Pâques terminées, c’était le retour
    lire la suite... 
    Le 3° trimestre  
  •  la galerie des portraits de quelques professeurs
    lire la suite... 
    Nos professeurs
  • L’ensemble des classes était divisé en deux parties
    lire la suite...
    Le programme  scolaire  

 

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Les professeurs autour  de Mr Allaert en 1932

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La section des vocations tardives

En 1935 la section des Vocations Tardives fut confiée à M l'abbé R.Watine. jusqu'en 1944 puis à M l'abbé Delabroye jusqu'en 1953. 77 élèves passeront par cette section de 1935 à 1943. 37 seront prêtres.  
Dès 1940 le petit séminaire accueille un grand nombre de visiteurs de passage en fuite devant l'avancée des nazis avant d'être occupé par les troupes allemandes. Les élèves du petit séminaire se réfugient alors au Collège de Marcq en Baroeul; 
En 1942, il y avait une sixième 'évacuée' au collège de Marcq (40 élèves), et une autre restée à Hazebrouck. Les deux classes ont été rassemblées l'année suivante à Marcq, et divisées en deux sections 5ème A et 5ème-B .
En 1943, les bombardements forcent la section des V.T. à quitter Hazebrouck. Ceux-ci vont alors loger à la Maison des Jésuites de Flers le Sart en compagnie de la classe de philo.. 
En 1945, les vocations tardives s'installent dans la maison de la rue de la Sous-Préfecture.

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La seconde guerre mondiale au petit séminaire - 

... Donc, c’était le 10 Mai 1940, vers 6h.30 du matin une formidable explosion dans la banlieue de Borre. Un avion allemand abattu venait de sauter avec sa cargaison de bombes. 
Nous savions que nous allions vaincre parce que nous étions les plus forts, les bonnes gens d’Hazebrouck apprirent ce matin-là que les bombes allemandes tuaient fort proprement, en dépit de tout les " Achtung, Acthung " bien intentionnés du pilote dont personne, malheureusement, ne comprit le patois.
Avant, bien sûr, il y avait eu la drôle de guerre qui pour beaucoup n'avait. pas. été si drôle que ça. 
Le presque colonel Paroissien, le chef d’escadron Haverland, les lieutenants Charlet et " Kirsch " (Cerisier pour les moins initiés), le sous-lieutenant Leblond, quelques caporaux ou 2ème classes par conviction ou par nécessité, tous ci devant professeurs au  Petit Séminaire  s’en étaient allés en guerre...



Saint-François en 1944, vu de la pâture de St Jacques.
Celle-ci avait servi de camp de transit des prisonniers dès le 5 juin 1940 

Et il y eut le soir du 10 Mai.
Les premiers réfugiés belges nous arrivèrent:
— poussiéreux — hébétés — les yeux remplis de terreur. Ils employaient des mots que nous ne comprenions pas encore " bombardements  en  piqué, stukas "
Nous autres français, nous étions superbes et généreux. La. petite Belgique avait été écrasée - C'était normal. - Pourquoi s’accrocher à une impossible neutralité quand il y avait à côté la France si grande, si forte! Je ne me rappelle plus exactement comment les choses se sont passées ensuite. 
Ces Belges ont fini par être logés.
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N.B. Les allemands arrivent à Hazebrouck le lundi 27 Mai 1940
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  Monsieur Dupont, en ce temps professeur au Petit Séminaire, avait expliqué à Monsieur le Supérieur que puisqu’il y avait des personnes à loger et des logements disponibles, le plus cartésien était encore de mettre les logements à la disposition des personnes. Monsieur le Supérieur finit par se ranger à cet avis.
Puis ce fut l’invasion des grands Aryens blonds 1 m.80, 80 kilos — qui "fenaient Kollaborer afec les Vrançais ! ". Et concomitamment, comme dit un cousin à moi qu’est dans la gendarmerie, les prisonniers arrivèrent.
Le Petit Séminaire et le Saint Jacques étaient un relais pour les P. G (prisonniers de Guerre)


Le bâtiment central en 1942

Vers les 4-5 heures de l’après-midi ils arrivaient plusieurs centaines ou quelques milliers — je ne sais plus— mais beaucoup.
Ils étaient fourbus, demandaient seulement quelque chose à boire et à manger et un peu de paille pour y allonger leur pauvre carcasse exténuée — en attendant de repartir le lendemain pour une nouvelle étape en direction du grand Reich allemand. 
Et inexorablement, les prisonniers arrivaient, Il y avait Monsieur le Sénateur Darou. II y avait le sergent Mackère que nous n’avons pas pu approcher parce que ce jour-là l’invincible Wehrmacht était particulièrement nerveuse et que la mitrailleuse installée sur la
maison Verwaerde tirait sans arrêt, en l’air bien sûr.
1944_camion.jpg (52142 octets) Et puis, un beau jour, il n’y eut plus de prisonniers dans les Cours du Petit Séminaire et du Saint Jacques; il n’y eut plus qu’un immense fumier et des camions et des canons qui pointaient vers le ciel une gueule désormais inutile, tout au moins pour le droit et la civilisation.
Ce n’est pas tout de perdre une guerre! Il faut continuer à vivre et à faire la classe. 
Car nos élèves étaient revenus et nous avions recommencé à annoncer les vérités  éternelles — contre quoi aucuneguerre ne peut rien. 
1944_char.jpg (32939 octets) C’est de cette époque que date entre le Séminaire et le Collège ( Saint-Jacques) ce mariage de raison qui dure toujours.
Durant toute la guerre tout le Petit Séminaire, sauf le cloître, a été occupé par des régiments de passage d’abord, puis par l’Organisation Todt et ses hordes d’esclaves, Ils appartenaient aux plus improbables nationalités il y eut jusqu’à des Portugais.
il eut un jour un convoi de femmes russes et un gardien d’Hazebrouck se promenait le long de leurs pitoyables colonnes un fouet à la main.
L’année 1940-1941 a été, somme toute, sans histoire. Saint Jacques nous avait prêté ses locaux. Monsieur Wenès trônait dans la grande étude du 1er étage. Monsieur le Supérieur Decoopman essayait de sauver ce qu’il pouvait, aidé de ses professeurs. Nous nous étions installés dans la guerre. Nous avions à la cave un petit abri avec un poste de TSF, un jeu de bridge et, de temps en temps, un flacon d'avant-guerre.


La petite ferme du séminaire après le bombardement
à l'arrière plan, le calvaire

Il tomba sur le Séminaire et le Collège quelques "boulets" comme disait Mgr Delannnoye, en ce temps là archidiacre des Flandres, qui volatilisèrent la petite ferme du Séminaire, la salle des fêtes de Saint-Jacques, une aile des bâtiments sans compter quelques arbres dont on ne trouva plus jamais la moindre trace.
 
Le petit séminaire se replia sur Marcq, et il resta à Hazebrouck quelques "garde-meubles"...et puis ce fut la débâcle, la bonne celle des Allemands... le petit séminaire revint dans ses meubles. .. 
Voilà comment quelques professeurs vécurent la deuxième guerre mondiale au petit séminaire à Hazebrouck.

 

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La reconstruction après la seconde guerre mondiale

C'est après la seconde guerre mondiale,  alors que M.Catteau était économe, que de nombreux  travaux furent réalisés.
On peut signaler en 1946,  la transformation d'un dortoir en classes dans le prolongement des classes de 6°et de  4°, la construction de la passerelle d'accès et du nouvel escalier face à l'étude de 1° division, le laboratoire amphithéâtre et le grand escalier côté Nord, la création de la loge de la concierge dans les anciens parloirs et vice versa.
Deux petites chambres sont créées au 1° et au second étage côté Sud. 
En 1947, apparaissent le grand préau en ciment armé et le couloir au centre du cloître donnant sur la cour. La chapelle fut rénovée de 1949 à 1951


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Mr et Mme Deschodt devant leur chevalet 

En 1952 fut présenté un vaste triptyque réalisé par un artiste local, Maurice Deschodt, il fut placé sur le mur du fond du réfectoire. 

Mr Maurice Deschodt était l'élève du peintre César Pattein, son épouse, fille de ce dernier. 
Il réalisa par ailleurs une copie du tableau du retable de la chapelle du petit séminaire utilisée de 1954 à 1965, à la demande de Mgr Dupont.

Mr et Mme Deschodt produisirent également 30 géants dont ceux toujours utilisés à Hazebrouck : Tis'je Tas'je et Toria. 
 



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Le triptyque peint en 1952 par M. Deschodt
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Le réfectoire et son triptyque 


Le panneau central du triptyque était consacré à la Flandre, les deux autres représentaient le port de Dunkerque et la vallée industrielle de la Lys. 

Lorsque les peintures furent dévoilées les applaudissements furent plus intenses quand on découvrit les tableaux latéraux. 
M. Allaert fit comprendre au public que la majorité des séminaristes n'étaient plus comme jadis originaires des Flandres mais issus de milieux plus modestes, de familles dunkerquoises ou de l'industrieuse vallée de la Lys. 

21 Septembre 1953, Michel Devos, archidiacre des Flandres, prélat de sa Sainteté évoque le souvenir d’une belle journée de confraternité sacerdotale, sous la Présidence de son Excellence Monseigneur Dupont, Évêque auxiliaire en présence de messeigneurs Vermeersch et Marquis Archiprêtres plus de 100 prêtres des Flandres ont fêté la récente prélature de leur Archidiacre.
"Monsieur le Chanoine Allaert a magnifiquement parlé du Prêtre, de la gravité et de l’urgence du devoir sacerdotal de veiller à la relève au cours de la Messe célébrée ce jour. Il a discrètement et délicatement commenté la devise : " Quis ut Deus ? "
M. l'abbé Jacob prend en charge la section des vocations tardives de 1953 à 1955 puis est remplacé par Mr Gérard Robitaillie.

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