Vers 1860, des Capucins Belges
prêchaient en Flandre avec un succès considérable.
L’archevêque, Monseigneur
Régnier, en
avait eu des échos. Il devint enthousiaste quand il fut lui-même témoin
de leur extraordinaire influence.
C’était à Morbecque, en 1851.
Monseigneur présidait la bénédiction d’un calvaire
érigé en souvenir de la Mission que venait de donner
les Capucins.Les religieux avaient littéralement
remué toute la paroisse : les plus durs pêcheurs
s’étaient convertis;
tous les habitants du hameau du Parcq, qui s’étaient laissés entraîner dans une religion nouvelle prêchée
par un fanatique étaient revenus au catholicisme et il y avait même eu une
abjuration solennelle devant tous les fidèles rassemblés. |

Monseigneur
Régnier
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A
la bénédiction du calvaire, Monseigneur entendit parler le Père Isidore
Declercq van Sleidingen (1805-1860) , un Capucin de Bruges.
Il ne
comprit pas un mot car le sermon était prononcé en flamand.
Mais quand
il vit la foule éclater en sanglots, il se dit : " Il faut
que j’aie de tels religieux dans mon diocèse"
Et il chargea l’archiprêtre d‘Hazebrouck de les y faire venir. L’Archiprêtre parla du projet à Monsieur Dehaene
qui fut conquis d’emblée.
1853:
Une ordonnance du 18 Novembre 1853 chargea
MM Legrand, archiprêtre de Merville, Devulder, curé doyen
d'Hazebrouck Markant, curé doyen de Morbecque, Dehaene, principal
du collège d'Hazebrouck, Bernast, propriétaire à Morbecque,
du temporel des Capucins. Un terrain fut acheté. |

Le
père Raphaël d'Aire
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Ce terrain est évoqué par le père
Alfons,
gardien à Edingen (village du Hainaut) après sa visite à Hazebrouck le
17 octobre 1853:
" Le terrain se trouve à environ 7 minutes de la ville, à côté
d'un chemin. Il parait que dans quelques années, toute cette partie sera
comblée de maisons... derrière le terrain il y a encore un chemin vers
la gare. Le chemin de fer* passe à environ 3 minutes...."
* N.B. le premier train passa à Hazebrouck en 1848.
Le 26 Novembre 1853, Le père Isidoor Declerq de Heilinge
(1805-1860), le
père Angelus van der Heijden van Berlicum(1824-1897) et le frère
Bernadin De Stoop van Ledegem (1815-1875) prirent possession de leur
domicile provisoire. Il s'agissait d'une maison d'argile qui comprenait deux pièces. L'une
servait de chambre et d'oratoire, l'autre de cuisine, de réfectoire et de
salle de réception.
Le père Isidore raconta que tout le monde n'était pas charmé de leur
venue mais qu'ils étaient très bien reçus par la bourgeoisie et les
gens pauvres...
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Jacques
Dehaene
(1809-1882)
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Saint-Antoine-1854
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1854:
Les plans de l'Église
furent dessinés par l'architecte Léonard Barbier de Bruxelles.
L'Église aurait 30 mètres de long, 10,50 mètres
de large
et
14,80 mètres de haut. Le couvent serait bâti selon la tradition
des Capucins et comprendrait 30 cellules de 2,25mètres par
2,25.
Les plans furent ratifiés les 4 et 7 Mars 1854 et le 28 Avril
1854 l'archevêque, Monseigneur Régnier vint à pied de la paroisse d'Hazebrouck
pour poser la première pierre. Il était précédé de la fanfare municipale, des pompiers
d'Hazebrouck, des élèves du collège et du clergé de la
ville.
La chapelle consacrée à
St Antoine de Padoue, le couvent et
la cloche furent bénis le 17 Octobre 1854.
Les Capucins s’installèrent
dans leur nouvelle résidence le 20 Novembre 1854.
la statue ci-contre
représentant St Antoine fut détruite lors de l'incendie de Juin 2008 |
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Le
cloître du Couvent des Capucins(1854-1929)
La tombe du Père
Isidore (1805-1860)
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Autour d'un petit
jardin, servant de cimetière, il y avait le cloître, et dans
le cloître s'ouvraient les pièces du rez-de-chaussée
parloir, chambres de réception, lavoir, réfectoire, cuisine,
chapitre. A l'étage, il y avait l'infirmerie, l'appartement
du P. Provincial, la bibliothèque et 31 cellules de
religieux.
Leur Supérieur était le Père lsidore, le
prestigieux prédicateur de Morbecque, dont le corps repose toujours dans le
jardin du cloître de Saint François. Les pères Capucins évangélisèrent les paroisses des
environs. En décembre 1854, ils prêchèrent la mémorable
neuvaine qui précéda la proclamation du dogme de l'Immaculée
-Conception.
Les religieux prêchèrent maintes fois au collège communal et en
1860 les instructions faites par le Père René
remuèrent profondément les élèves.
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R.P.
Léon DEHON,
fondateur de la Congrégation des Prêtres du Sacré-Coeur
de Saint-Quentin, dont la cause est introduite à
Rome. fondateur et premier supérieur.
Né à La Capelle (Aisne) le 14 mars 1843. Entré
au collège de Monsieur Dehaene, en"quatrième"
en 1855, il manifeste bientôt son attrait pour la vie
sacerdotale. Opposition de sa famille. Pour obéir à
son père, il suit dès sa sortie du collège, les cours
de la Faculté de Droit, et, une fois inscrit
comme avocat au Barreau de Paris, il reprend sa liberté:
il entre au Séminaire français de Rome en 1864.Ordonné
prêtre le 19 décembre 1868, il retourne dans son diocèse,
et il est nommé vicaire à la basilique de
Saint-Quentin (Aisne), où il se fait remarquer par son
zèle apostolique.
Du 1er octobre 1855 jusqu'en août 1859 Léon Dehon fréquente
le collège municipal d'Hazebrouck (département Nord, près de la
frontière belge-française), une école passée sous la direction
des prêtres diocésains des Flandres.
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Léon
Dehon en 1859
(1843-1925)
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"C'est la grâce maîtresse de ma vie. J'en louerai Dieu
toute ma vie."
Chaque fois, plus tard, que Léon Dehon se souvient de
cette époque, il le fera avec grande reconnaissance.
Selon les archives de Saint-François, Léon Dehon collectionnait Prix et
Accessits dans toutes les matières et il était l'élève le plus
brillant de sa classe. En 1960 une demande de canonisation a été
introduite. Peu avant sa mort, en 1925, il évoque sous le titre:
"Les groupes où j'ai été édifié" mais aussi le "groupe d'Hazebrouck: M. Dehaene, mon
supérieur et directeur; M. Boute, le meilleur des
professeurs, quelques condisciples: Vasseur, Laenhouder,
Dassonville, Van de Walle ... les trois premiers sont devenus prêtres.
La Providence m'avait conduit dans ce pays de foi pour que j'y trouve la
vocation."
(NQ XLV/33f)
Léon Dehon admet tout à fait clair que sa vocation a été bien
préparée par plusieurs facteurs:
"Je reste confus de reconnaissance quand je vois comment N.S.
a préparé et conservé merveilleusement ma vocation. Il m'avait
mis dans un milieu favorable pour la faire naître."
(NHV I 28v)
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La
chapelle des Capucins dédiée à Saint-Antoine (1854)
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"Le premier appel
divin est obscur. Dès la première année j'eus parfois la pensée
du sacerdoce. A la seconde retraite ma détermination était
prise. Elle s'affermit à la nuit de Noël." (NHV
I 28v)
Au
sujet de cet office de minuit dans le monastère des capucins Dehon
écrit:
"Comme enfant de chœur j'allai assister à
l'office de minuit chez le capucins. Je reçus là une des plus
fortes impressions de ma vie. N.S. me pressa fortement de me
donner à lui." (NHV I 26r)
"Ce qui m'attirait dans la
vocation, c'était à la fois l'attrait de l'union avec N.S., le zèle
pour le salut des âmes et le besoin des grâces abondantes pour
me sauver." (NHV I 29r) |
Chanoine honoraire de Soissons dès
1874, et aumônier des Religieuses Servantes du Sacré-Coeur
il prend goût à la vie religieuse. Encouragé par son
Évêque et par M. Dehaene, son ancien supérieur
au collège d’Hazebrouck, il s’essaye à ce genre de
vie. Un an plus tard, le 28 juin 1878,il se consacrait définitivement
par les vœux de religion à la vie d’amour,
d’immolation, de réparation envers le Sacré cœur
— dans la chapelle du collège Saint-Jean qu’il
venait de fonder pour les jeunes gens de la ville —.
en présence d’un Vicaire général spécialement délégué
à cet effet par son Évêque.
La même année (1878), tout en
conservant la direction de son collège Saint-Jean
(qu’il gardera jusqu’en 1896), il fondait, à
Saint-Quentin, une seconde maison sous le patronage du
Sacré-Coeur. Ce fut le berceau de la Société des
Prêtres du Sacré-Coeur, qui compte aujourd’hui
(en 1930), répartis en 4 provinces, 916 religieux
occupant 35 maisons ou travaillant dans 10 missions,
dont 2 vicariats apostoliques et 3 préfectures
apostoliques. Après avoir assisté à ce rapide développement
de sa Congrégation, approuvée canoniquement par Pie X
en 1906, le TRP Dehon s'éteignit doucement à
Bruxelles le 12 Août 1925.
liens Internet
> http://www.leodehon.com/000000973f0f18188/00000097410fd2c07/index.html
> http://dehon.info/franais/hazebrouck/index.html
> http://www.scj.org/scj_homp/we-scj/ljd13.html
> http://dehon.info/franais/hazebrouck/college/index.html
Léon
Dehon sur facebook: https://www.facebook.com/pages/L%C3%A9on-Dehon/330643300371734?fref=ts
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Frédéric
Jansoonne
1838-1916
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Le
R.P. Frédéric JANSOONE
Frédéric Jansoone fut
élève du Collège municipal d'Hazebrouck d'Octobre
1852 à Juillet 1854 puis d'Octobre 1854 à 1856 à
l'institution Notre Dame des Dunes à Dunkerque qu'il
dut quitter à la mort de son père.
L'abbé
Jacques Dehaene dirigea le collège municipal
d'Hazebrouck de 1838 à 1865 mais fut également l'un
des fondateurs du collège de Dunkerque. Les
liens unissant les deux collèges furent importants
pendant de longues années. (source:Jacques
Dehaene et la Flandre, J. Lemire 1893)
Apôtre du Canada né à Ghyvelde le 19 novembre 1838;
profession à Amiens le 18 juillet 1865; ordonné prêtre
à Bourges (Cher) le 17 août 1870 ; aumônier
militaire à l’ambulance du pensionnat des Dames du
Sacré-Coeur, à Bourges, en 1870 sous-maître
des novices, à Brandy (Cher), en mai 1871; supérieur
du couvent de Bordeaux en février 1873 ; directeur de
la Revue Franciscaine en juillet 1874;
départ pour la Terre sainte le 9 mai 1876;
vicaire-custodial de Terre-Sainte, 1878-1888
commissaire de Terre-sainte, 1888-1916 restaurateur
des Franciscains au Canada, où il est attaché au
couvent des Trois-Rivières en 1889. Apôtre zélé,
prédicateur infatigable, mort en odeur de sainteté
à Montréal le 4 août 1916 et inhumé aux Trois-Rivières
le 7 août 1916.
Il a été béatifié par le Pape Jean-Paul II
le 25 septembre 1988. Une délégation
emmenée par M.Bailleul,
directeur du collège et lycée Saint-Jacques
fit le déplacement à Rome afin que Saint-Jacques
soit présent aux cérémonies.
F.
Jansoone sur facebook: https://www.facebook.com/pages/Le-Bon-P%C3%A8re-Fr%C3%A9d%C3%A9ric-Janssoone/197975710273738
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Les Capucins vivaient d'aumônes. Mr Dehaene leur envoyaient
tantôt des livres pour les rayons de leur bibliothèque, tantôt
des provisions. Les Capucins avaient grande réputation dans les
villages environnants. Ceux qui les entendaient prêcher
désiraient voir leur couvent, visiter leur chapelle, assister aux
offices.
Le 12 juillet 1859,
pendant la neuvaine de Notre-Dame des Miracles,
plus de 5000 pèlerins, tous à pied, firent leur entrée à St
Omer, ayant à leur tête les 10 Capucins du couvent
d'Hazebrouck.
On apprit ce jour là que la paix entre la France, l'Autriche et
l'Italie avait été signée. Sur un geste du père
Camille, les pèlerins tombèrent à genoux en pleine rue et
chantèrent le Magnificat. Mais les Capucins ne devaient rester que sept années dans
leur couvent de la rue Warein. Ils furent les victimes de l’hostilité du
gouvernement impérial envers Monseigneur Régnier, coupable, aux yeux de l’empereur,
de ne pas approuver sa politique vis à vis des États du Pape.
Par décision préfectorale les Capucins furent expulsés de France comme
faisant partie d'une Congrégation non autorisée et le 5 avril 1861, l'Église
était déjà fermée. Le Samedi 6 Avril 1861, Les 4 Pères
Capucins, Camille, Anselme, Pascal et Ignace, accompagnés de six frères
retournèrent en Belgique.
1860:
Cependant, le 30 Août 1860 Le père Isidore
était décédé. Selon ses dernières volontés, il fut
inhumé dans le jardin du cloître. Cependant sa pierre tombale indique la date du 20 Août ...
Acte
de décès du père Isidore
L'an 1860, le 31 Août à 9 heures du
matin par devant nous Pierre Joseph Thibaux adjoint remplissant par
délégation du Maire les fonctions d'officier de l'état civil de
la ville d'Hazebrouck, département du Nord, sont comparus les
sieurs Théodore Jansen âgé de 32 ans et Pierre Naudts âgé de
36 ans, tous deux prêtres Capucins en cette ville , non parents
du défunt, lesquels ont déclaré que Pierre François
Declercq né à Sleydinge "Belgique" le 10 septembre
1805 prêtre Capucin, demeurant au dit Hazebrouck, fils de feue
Marie Catherine Vandevoorde est décédé hier à 9 heures du soir
en sa demeure de la rue de Calais ainsi que nous nous en sommes
assurés, et les dits sieurs Jansen et Naudt ont en outre
déclaré que les intentions du dit défunt ont été d'être enterré
dans la propriété commune du couvent des Capucins sis au dit
lieu rue de Calais, et ont les déclarants signé avec nous après
lecture.
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Pierre
tombale du Père Isidore- Collège Saint-Jacques- 2003
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Seul pendant
plus de trois ans, le père Raphaël d'Aire, de nationalité
française habita le monastère qu'il dut quitter le 15 Août
1864.
C'était la fin du couvent des Capucins à Hazebrouck. Le chemin de
croix, les peintures, déménagèrent au couvent de Handel
(Belgique).
Le Couvent resta vide, la
chapelle déserte. Monsieur Dehaene, l’un des trois propriétaires, refusa de
la laisser devenir deuxième église paroissiale d’Hazebrouck. Sans le savoir,
il se préparait un refuge, car lui aussi allait être bientôt la victime des
tracasseries, du gouvernement.
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