JACQUES
DEHAENE: BIOGRAPHIE
(1809-1882) |
Jacques
Dehaene-1809-1882
|
Jacques Dehaene?
Pour neuf Hazebrouckois sur dix, c’est tout au plus le nom d’une
voie qui unit la rue Warein à la rue d’Hondeghem. Et pourtant
cet homme fut pendant cinquante ans, qui ne sont pas si
éloignés de nous, le plus important des
Hazebrouckois.
Prédicateur, poète, directeur de conscience, fondateur du
lycée des Flandres, de l’institution St-François d’Assise,
du collège des Dunes à Dunkerque, d’une institution à
Gravelines, promoteur de la paroisse Notre-Dame, il a fait venir
les capucins, créé plusieurs congrégations et a failli être
député.
L’abbé Lemire lui a consacré un livre de 592 pages et la
ville fit donner la fanfare quand on apprit qu’il avait
refusé la direction du séminaire de Cambrai pour rester dans
les
Flandres.
Il était né à Wormhout dans une famille très modeste, le 16
septembre 1809. Remarqué pour sa ferveur et sa vivacité d’esprit,
par le clergé de Quaedypre, où il passa son enfance, il apprit
à décliner " Rosa la rose " sur le rythme’
poétique d’un tic-tac de moulin.
C’est un meunier, M. Van Bockstael, qui lui procura les
premières nourritures spirituelles. Quelques années.
plus tard, il arrivait, à pied, au collège d’Hazebrouck.
Quatre classes au rez-de-chaussée du couvent des Augustins, pas
de cour de récréation, la place du Marché aux Chevaux en
tenait lieu, le collège était dirigé par un prêtre, l’abbé
Delassus connu surtout pour avoir traduit en flamand une
grammaire française.
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Jacques Dehaene
fit des études de
" biographie ", c’est-à-dire
" particulièrement brillantes ".Il profita
largement de l’enseignement qui lui fut donné et entra au
séminaire de Cambrai. Toujours aussi ardent au travail, il
excellait en discours latin. Et l’un de ses condisciples
flamand, faisant allusion à son nom
" Dehaene " : le coq put écrire au
lendemain d’un examen " Notre petit Coq a chanté
plus fort que tous les Français " .Ordonné prêtre
le 17 Aout 1834 (faute de ressources, sa famille
ne put assister à la
cérémonie, Cambrai était alors le bout du monde), il fut
nommé vicaire à Douai St-Jacques.
il était sur le point d’entrer chez les Jésuites quand la
municipalité hazebrouckoise fit appel à lui. En effet, du
côté des Augustins, rien n’allait plus. L’abbé Delassus
avait été remplacé par un civil, M.Cooche. Ce civil devait
manquer de civilité. Les effectifs fondaient comme neige au
soleil. De 80, les élèves passèrent à 30 puis à 15. Les
conseillers municipaux parlèrent sérieusement de fermer l’établissement
et de transformer les subventions du collège en quelques
bourses d’études.
L’abbé Dehaene prit la relève, après avoir préparé et
passé en quelques -semaines son baccalauréat. Il fut nommé
officiellement directeur le 23 janvier 1838.
En octobre, il s’installe dans une maison située en
face de l’église et qui sera le berceau du collège des
Flandres. En plus du latin et du français. il ouvre des cours
de. mathématiques et ce qui parut une audace, une classe
d’écriture.
Ce cours fut confié à Mr Desbuschère, calligraphe réputé
qui remportait toutes les médailles d’or dans les concours
de maîtres d’écriture. C’est lui qui calligraphiait
les vœux et souhaits sur les cartes de nouvel an que les
imprimeurs offraient à leur clientèle, dès le 1er décembre.
L’établissement ne cesse de se développer. Une école
primaire supérieure est créée et annexée au collège, de
nouveaux locaux sont construits et le proviseur avance 2.500 F
pour faire transformer les mansardes en dortoirs. Il ne sera
remboursé qu’après sept ans de démarches et de
réclamations.
Dans la nuit du 16 au 17, un incendie détruisit l’école de
la Sainte-union qui jouxtait le collège. On crut que le
collège lui-même flambait. Les répétiteurs affolés
crièrent " sauve qui peut ". On passa une
partie du mobilier par la
fenêtre. Ce fut une panique indescriptible, L’abbé Dehaene y
vit (plus tard) le ‘‘doigt de Dieu.
Le conseil municipal qui se faisait tirer l’oreille pour
quelques menues dépenses, vota 113.000 F pour l’agrandissement
de l’établissement qui se prolonge jusqu’à la rue de la
Paix.
L’abbé Dehaene, modeste pour lui, aimait l’apparat pour son
établissement. Il avait créé une société de musique
dirigée par M. Verroust et qui remplaçait parfois la garde.
Les distributions de prix étaient de grandioses cérémonies
qui se déroulaient sous une tente dans la cour, et étaient
assorties de
représentations. théâtrales.
L’abbé ne badinait pas avec la discipline. Un jour que les
élèves avaient été bruyants il en mit 12 à la porte pour
quinze jours. Parmi les punis se trouvait le fils du plus haut
fonctionnaire de la ville.
Le rayonnement de sa personnalité était tel qu’en
1845, il fut nommé directeur du Séminaire de Cambrai. Le
maire obtint de Mgr Giraud qu’il ne partit pas. Quand la
nouvelle fut connue, la musique de la garde lui donna la
sérénade.
En 1850, au contraire, c’est lui qui songe à quitter
la ville. Il a été l’objet d’intrigues mais pour éviter
une décision trop brusquée, il décide de partir en voyage. A
son retour, dans la soirée, les habitants font des
illuminations sur son passage. Toutes les fenêtres s’allument
.en signe de bienvenue et d’accueil. Il restera.
L’abbé Dehaene n’hésita pas à s’engager dans l’arène
politique. 4000 personnes l’acclament à Morbecque et le
désignent comme candidat républicain conservateur aux
élections. Il arrivera en tête dans la ville et les environs
mais ne sera pas élu. Ses opinions politiques lui attirent l’hostilité
du gouvernement. La victoire de Mr Plichon en 1863, sur le
candidat gouvernemental, accroît la malveillance officielle. Il
est limogé.
Plusieurs professeurs démissionnent. Les élèves en profitent
pour réaliser le rêve de tous les élèves du monde ils
fomentent une petite émeute et commencent à dépaver la cour.
Sur les 150 élèves inscrits, il en restera 11 à son départ.
sources: La voix du Nord Dimanche 28 Mars 1965
|
"Cet
homme de Dieu a exercé dans le Nord un vaste apostolat... C’était
une nature
d’élite. Il était ardent comme un homme du midi, correct et
digne comme un homme du Nord. Le collège ne suffisait pas à son
zèle, il évangélisait la Flandre. Il allait prêchant avec une
véritable éloquence en flamand et en français. Il nous donnait
au collège la lecture spirituelle quotidienne, le catéchisme du
dimanche, des sermons, les confessions. Il faisait le cours de
philosophie, présidait les conseils et dirigeait la congrégation.
Il savait être extrêmement bon et réserve tout à la fois.
J’eus le bonheur d’être pendant quatre ans son pénitent."
Jacques
Dehaene
par Léon Dehon
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1865- LA RÉVOCATION DE
MONSIEUR DEHAENE
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L'ancien
cloître et la tombe du père Isidore
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Le Principal du Collège
communal, Mr Dehaene devint insensiblement, pour
l’Administration civile
de l’époque, un " fonctionnaire irrégulier et
incorrect ".
Le 8 mars 1865, il fut donc révoqué,
après 28 ans de services irréprochables.
Déjà le 6 avril 1861, les Capucins avaient dû
quitter Hazebrouck. Leur séjour avait duré peine sept ans.
M. l’abbé Dehaene se retira donc au couvent des Capucins, dont il était un des
trois propriétaires.
Tous les professeurs prêtres du Collège communal
suivirent leur Principal aux Capucins. Il tenait s’établir à
Hazebrouck, où il était mieux placé
pour recueillir des vocations sacerdotales et pour les abriter.
C’était l’avis de tout le clergé. "
Ce grand diocèse de Cambrai n’a qu’un Petit Séminaire,
perdu au fond du département. Vous allez établir à Hazebrouck
le Petit Séminaire de la Flandre et du nord du
diocèse
". |
Ce
fut aussi l’avis de Mgr Régnier qui le nomma
aussitôt Chanoine honoraire.
Le 16 juillet 1865,
après bien des difficultés et des démarches, M. Dehaene
obtint l’autorisation d’ouvrir une Institution libre,
et le couvent des Capucins prit le nom d’Institution
Saint-François
d’Assise.
" Je la nomme du nom de Saint François d’Assise, ce
grand saint que j’aime tant,
parce qu’il a tant aimé le
bon Dieu, parce qu’il a tant aimé les pauvres" (Lettre
de M. Dehaene).
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En deux mois 1/2 un
étage fut ajouté aux bâtiments primitifs pour les
dortoirs des pensionnaires. Ce seront les dortoirs St
François, St Louis et St Joseph. Les locaux furent transformés
à la hâte: la sacristie, les greniers et jusqu'à des étables
furent affectés aux classes.
Plus
tard, Mr Dehaene construisit l’aile droite qui longe la
rue Warein.
La maison, inhabitée depuis quatre ans, secoua sa
torpeur et son deuil. C’était toujours le même couvent,
asile de prière et de
recueillement, avec son cimetière, au centre, entouré
d’un cloître, avec sa chapelle conventuelle, son
beau retable monumental et sa cloche,
dont le timbre argentin rappelle, de nos jours
encore, un écho de monastère. Le cloître tint
lieu, dès lors, de préau couvert;
le cimetière, où reposait le Père Isidore,
supérieur des Capucins, fut transformé en jardinet et
le potager converti en cours de récréation.
L’aile gauche, avec le réfectoire actuel, date de 1886,
après la mort de Mr Dehaene
le 15.07.1882.
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Mr Dehaene, Mr Baron et les professeurs en 1873
au dernier rang, Jules Lemire, alors surveillant
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MERCREDI
8 MARS 1865-L'arrivée de Jacques Dehaene à Saint-François
extrait de "L'abbé
Dehaene et la Flandre", par Jules Lemire - 1891 |
La
chapelle-1890
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" Dès
que j’ai mis le pied à Saint-François,
j’ai senti je ne sais quel ineffable contentement. Du haut de
son autel désert depuis plusieurs années la Sainte
Vierge semblait nous dire " Soyez les bienvenus!"
Tous ceux qui m’ont suivi partageaient ma
joyeuse confiance .En même temps que son cœur se
remplissait de joie, sa poitrine se dilatait d’aise. —
Nous avons ici un local spacieux et un océan d’air et
de lumière, avec une belle église. Depuis que la
disgrâce m’a frappé, je ne me suis jamais senti une
santé meilleure, ni un courage aussi mâle, ni une
gaîté aussi franche et aussi naturelle. Je sens que
Dieu m’a fait pour la
lutte.
Et un peu plus loin " Ma santé est parfaite, je dors
fort bien;merveille de DIEU après tant de souffrances,
je suis prêt à tout entreprendre pour son amour."Le couvent
des Capucins était inhabité depuis trois ans. Le
seul religieux qui le gardait avait dû partir à cause
du mauvais vouloir de l’administration la solitude
était donc complète.
Les cellules, laissées dans leur état primitif,
n’offraient au regard que des murs de briques nues. On était au
mois de mars. Il faisait froid. Rien ne
donne froid et rien n’est triste comme une maison
vide;et quand elle est de construction récente, son
délabrement ajoute à la tristesse de
l’abandon celle d’un veuvage prématuré.
|
A l’arrivée
de ses hôtes inattendus, le couvent des Capucins
secoua sa torpeur et son deuil. Dans les premiers
jours, on n'avait ni feu ni meubles. M. Dehaene et ses
collègues durent aller prendre leurs repas en ville.
Mais bientôt arriva
Rosalie, la bonne servante qui dirigeait la cuisine du collège.
Elle franchit non sans émotion la clôture du cloître,
qu’elle profanait en y entrant.
On pendit la crémaillère. On eut un foyer. On mangea
son pain.
Puis la chapelle fut rouverte; l’autel se
revêtit de propreté et de lumières ; la Sainte Messe
fut célébrée, et le DIEU de l’Eucharistie reprit
possession de son tabernacle. Les murs en tressaillirent
de joie et la cloche, réveillée de son long sommeil,
sonna en palpitant un angelus triomphal. Autour de
la chapelle, les fleurs du jardin
redressèrent leurs corolles ; depuis le départ du Père Camille,
elles ne savaient plus à qui sourire. Le printemps s’ouvrait.
Les arbres se hâtèrent
d’étaler leur feuillage, et les
oiseaux, heureux d’égayer des oreilles
humaines, reprirent plus tôt leurs doux concerts.
Les maisons du quartier, attristées elles-mêmes par le
voisinage d’une grande solitude, semblaient prendre part à
cette vie nouvelle et
s’associer à cette résurrection.
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LA
RENTRÉE 1865
A SAINT-FRANÇOIS D'ASSISE |
Le séminaire avant 1900
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La rentrée
eut lieu le 9 octobre 1865 avec 15
professeurs et 175 élèves, dont 120 pensionnaires.
C’était un chiffre imposant pour l’époque.
De 1868 à 1871, Charles Boute fut économe et
Athanase Lagatie le remplaça de 1871 à 1883.
Parmi les élèves se trouvait un enfant qui se
prénommait Rémi, originaire de Bambecque.
Il allait être proclamé bienheureux par le Pape Pie
XII en 1955: Rémi Isoré.
Deux ans plus tard, en Janvier 1867, dans ce
petit Séminaire qui
n’était encore qu’une institution libre arriva en classe de 5°
le petit Jules Lemire
alors âgé de 14 ans. |
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Saint-
François, année 1870.
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"L'abbé
Dehaene et la Flandre",
Jules Lemire-1891
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A Saint-François, M. Dehaene put donner libre
carrière
a son zèle, à ses exhortations.
Nombreux sont ceux qui lui doivent leur sacerdoce ou les principes
religieux qui inspirèrent toute leur vie.
Sur les bancs du collège ils ont entendu tant de fois le
beau langage apostolique et ils ont eu si longtemps sous les yeux
un modèle d’abnégation et de
sacrifice.
Un moment vint où il fallut modérer les généreux élans qui
emportaient les jeunes gens vers les Missions.
Il s’agit bien de 1870, l’époque de Napoléon III. St François,
sous la direction vigoureuse de son fondateur, Monsieur le Chanoine DEHAENE,
était bien vivant.
Écoutons l’abbé Lemire, dans son livre,
" L’abbé Dehaene et la Flandre "
nous raconter les projets que l’on
avait
à St François, peu de temps avant qu’une guerre malheureuse ne
vint amoindrir notre pays:
" Monsieur Dehaene pensait à former une
Association d’Anciens Élèves. Il voulut l’inaugurer
par un banquet et une cérémonie religieuse... Après réflexion,
il se décida pour la date du 22 septembre 1870.
Il réservait, pour ce jour-là, l’inauguration des orgues
de St François, un bel instrument, sorti des ateliers
Merklin-Schütze. Les invitations furent lancées le 9 juin.
Elles mentionnaient ainsi le programme de la journée:
Une messe solennelle sera célébrée, le 22
septembre, à neuf heures du matin, à
l’intention de tous les invités, avec
instruction par M. l’abbé Ledein, ancien professeur
du Collège d’Hazebrouck, ancien Supérieur du
Collège de Notre-dame des Dunes, à Dunkerque,
actuellement du Clergé de- Paris.
|
Le
banquet sera servi à une heure. A 3
heures 30 aura lieu la cérémonie de la
bénédiction de l’Orgue, suivie de
l’inauguration, pendant laquelle se feront
entendre M. Renaud de Vilbac, grand Prix
de Rome, organiste de St Eugène, et M.
Charles Verroust, premier Prix de Basson
du Conservatoire de Paris, ancien élève
du Collège d’Hazebrouck elle se
terminera par un salut solennel, avec
Sermon de circonstance par le prédicateur
du matin .
Arrivaient bientôt de toutes parts,
les adhésions chaleureuses des anciens élèves,
tous heureux qu’on leur fournît l’occasion
de se
revoir..., de resserrer les liens d’amitié formés sur
les bancs du collège, et de revenir, pour
quelques
heures, du moins, à l’inoubliable cordialité du
premier âge ".
Mais brusquement, tous ces beaux projets
furent anéantis. Le 19 Juillet, la
France déclarait la guerre à la
Prusse. Le 4 août, les parents des élèves
étaient réunis à St François, selon l’expression
de Monsieur
Dehaene, non pour " une distribution mais pour une
proclamation des prix ".
En effet, on peut lire sur la première
page du Palmarès de l’année 1869-70,
cette mention:
" Les élèves ont fait spontanément le sacrifice
de leurs livres de Prix en faveur de l’Armée française
sur le Rhin, en guerre contre la Prusse."
Hélas, ce même 4 août, c’était la défaite de
Wissembourg et l’invasion de l’Alsace.
Les 1er et 2
septembre, Bazaine se laissait cerner sous Metz, Mac-Mahon
capitulait à Sedan, l’empereur rendait
son épée.
Le 4 septembre, l’Empire était renversé.
Naturellement, à St François, il ne fut plus
question d’inauguration d’orgues, de banquet,
de réunion
d’anciens élèves, de fête quelconque....
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La société
Saint-Vincent de Paul vers 1870
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1871: Jules Lemire,
président de
la société Saint-Vincent de Paul
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Dès le 26
Septembre 1865 eut lieu la création
de la société Saint-Vincent de Paul, sous
la présidence de Théophile Deman. Elle
se réunit ensuite chaque semaine pendant
près d'un siècle dans l'une des salles
de
l'Établissement. C'est Monsieur Baron
qui la dirigeait à
cette
époque.
Pendant l'année scolaire 1870-1871, le
secrétaire de la société fut Rémi
Isoré alors que
Jules Lemire, alors élève
de Rhétorique en fut le
président pendant l'année scolaire 1871-72.
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Quelle était la
vie à St François vers les années 1870 ? |
Un
prospectus imprimé par Mr
Dehaene nous donne quelques
informations.
" Nous travaillons à faire l’éducation des
enfants par tous les exercices
propres à développer les
facultés de l’âme et les
facultés du corps et surtout par
la religion, âme et flambeau des lettres,
des sciences et des arts... Une
surveillance paternelle suit l’élève
toujours et partout, pour le
former à l’amour de l’ordre
et du devoir. "
Ce prospectus nous
donne aussi des renseignements sur l’uniforme de rigueur à
cette époque "redingote et pantalon noir (donc pas
de
bas) gilet noir pour l’hiver, blanc pour l’été ; boutons
ronds en cuivre argenté sur le gilet avec cet exergue
"Institution Saint François d’Assise"; cravate
blanche, casquette avec cordelière et broderie
argent ; gants blancs".
sources: Un petit séminaire dans les années 30- Jean Six
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|
JULES
LEMIRE ÉLÈVE
PUIS PROFESSEUR A SAINT-FRANÇOIS
|
Extrait du livre
d'or du séminaire signalant l'entrée en 5° de Jules Lemire en
1867
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SCOLARITÉ
DE JULES LEMIRE |
Les élèves en 1872: Jules Lemire,
à droite, au premier rang
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|
A
la fin de la première
année
scolaire, en 1867,
il obtient un 2° prix
d'instruction religieuse
ainsi que d'histoire et de géographie.
Élève
brillant, il
obtient en 3° le premier
prix
d'histoire, de
géométrie, de
thème grec, de vers latins,
d'instruction
religieuse...
en 1870
neuf premiers
prix, et en 1872,
10 premiers
prix.
Ses condisciples sont
alors: Charles
Patinier, futur prêtre
des missions
étrangères, Mgr
Bridoux qui entra
chez les pères
blancs, Henry
Vanhaecke, père du Saint -Esprit, Louis
Dromaux, qui fut seul
survivant de la caravane
de 10 missionnaires
entrée la première au
TangaNika.
C'est le 10
Août
1872 que Jules Lemire décroche deux
baccalauréats à
Saint-François:
ès lettres et ès
sciences . |
JULES
LEMIRE PROFESSEUR |
De 1873 à
1876 il devient
"professeur-abbé"
en tant que grand
séminariste,
surveillant en 1873-74,
professeur de troisième
en 1874-1875, puis
professeur adjoint de
philosophie en 1875-76.
En mai 1876, sur l'ordre
de son supérieur, L'abbé
Lemire, ainsi que les
autres professeurs du
petit séminaire, invitent
les habitants
d'Hazeebrouck
à signer la pétition
demandant le maintien de
la loi de 1875 sur
l'enseignement
supérieur.
C'est en 1878
que l’administration
diocésaine le nomme
professeur au petit
Séminaire d’Hazebrouck
Il y
enseigne la philosophie de 1878
à 1881,
puis la rhétorique jusqu’à
son élection en 1893.
Mr
Lemire fut donc professeur pendant 20 ans à St François sous
la direction de Mr
Dehaene
et de Mr Baron.
C'est à cette époque que
l'abbé Lemire qui
évolue vers une
acceptation de la
République,
ressent l’hostilité de
son entourage: de son
supérieur
l’Abbé Baron,
du doyen de St Éloi à Hazebrouck
et des notables de la ville
qui restent farouchement
conservateurs.
Finalement
lorsqu' il se présente
aux élections législatives
de 1893, Mr
Baron
lui demande de quitter St
François.
sources: Un petit séminaire
dans les années 30- Jean
Six - l'abbé Lemire
par jean-Robert et Gabriel
Remy 1929-Librairie
Plon- Un prête
démocrate par J.M
Mayeur.
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|
|
Mgr
BRIDOUX
- P. Bd. 1852-1890 |
Mgr
Bridoux
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|
Vicaire
Apostolique du Tanganika
(A.E.F.)
né à Hénin-Liélard
P-de-C.) le15
janvier 1852
; Mgr
Bridoux est ordonné prêtre à Maison-Carrée
(Alger) le
24
octobre
1874 professeur au Petit Séminaire indigène avant son
ordination,
il le
suit, en novembre
1874, à Saint-Laurent
dOlt
(Aveyron)
; retour,
en septembre
1876, à
Maison-Carrée,
pour enseigner
l’arabe
aux novices et aux
scolastiques. Secrétaire
général en 1877, Assistant en 1878, il fut, cette
même année placé à la tête de l’école
apostolique de
Saint-Eugène,
puis à la tête du noviciat en 1882.Nommé Vicaire
général de la Société en 1883, provincial de Tunisie
en 1886 et supérieur du
scolasticat.
Élu Évêque titulaire
d’Utique
et Vicaire apostolique du Tanganika (Afrique
équatoriale,
région des grands
lacs), il
fut sacré
à Paris
le 8 juillet
1888, par
Son Éminence le Cardinal
Lavigerie. C’était
le premier élève de Saint-François élevé à
l’épiscopat.
Trois jours après (11
juillet),
il était
à
Hazebrouck avant de partir pour sa mission
lointaine,
il voulait visiter le berceau de sa vocation et saluer
ses anciens
maîtres.
La semaine
suivante,
il
s’embarquait
à
Marseille et parvenait au lac en janvier
1889.
Le 21 octobre
1890,
il succombait
à la
fièvre
hématémique,
au cours
d’une
visite à la station de Kibanga, sur la rive occidentale
du lac, au nord de la cité actuelle
d’Albertville. |
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|
Le
R.P. Rémi ISORE,
|
Rémi
Isoré
|
Le
R.P. Rémi ISORE,
martyr en Chine,
béatifié par le Pape Pie XII en 1955 né à
Bambecque le 29 juin 1832. Entré à
Saint-François
d’Assise en 1865 ; en
" sixième ",
où il remporte tous les premiers prix, avec celui de
bonne conduite ; il
passe, l’année
suivante, en "quatrième",
où il va rejoindre le futur Mgr Bridoux et les futurs
Pères T. Dromaux,
E Lebeau, C. Patinier et
H. Vanhaecke.
Rémi
Isoré quitte Hazebrouck après sa
philosophie, en 1875, va
faire une seconde année de philosophie au Grand
Séminaire de Cambrai, et, après trois années de
professorat à Notre Dame des Victoires, à Roubaix, il
entre dans la Compagnie de Jésus, à Amiens, en 1875
Il fait profession le 21 novembre 1877, et enseigne
pendant deux ans (1878 et
1879) au collège de la
Providence, à Amiens.Cœur
généreux, il s‘offrit,
en 1880 pour le Zambèze, où les missionnaires
tombaient comme des
mouches. Il ne put
partir qu’en avril 1882, mais pour la Chine, dans la
mission du Tchéli-Sud-Est. il étudia d’abord le
chinois, puis la théologie,
fut ordonné prêtre le 31 juillet 1888, nommé préfet
au collège de Tchang-Kia-Tchoang en
1888, puis missionnaire à
Tchao-Kia-Tchoang en 1897, et ministre ou directeur de
section au Wei-Hsien.
Venu à Sien-Hsien le 16 juin 1900 pour faire sa retraite
et passer quelques jours de
vacances, il constata que
de grands troubles étaient
imminents. Il voulut retourner
immédiatement
à son poste, au danger. |
Les
chrétiens lui conseillèrent d’éviter la ville de Ou-i. "Je
veux, leur répondit-il,
repasser par Ou-i, où je viens de voir le Père
Andlauer, qui est dans les transes s’il y a danger, je
serai avec lui.". Parti de Sien-Hsien vers 1
heure du matin, le lundi 18 juin, il arriva à Ou-i peu
après midi. Aussitôt après son entrée, on ferma les
portes de la
ville. La résidence fut
assaillie le lundi soir, et surtout la journée du
mardi. Vers 5 h. 1/2 (le
19 juin 1900), les Boxeurs firent irruption et
tuèrent les deux Pères, qui s’étaient rendus à la chapelle,
au pied de
l’autel.
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|
1872
Mgr FERRANT
|
Monseigneur
Ferrant
|
(Vicaire
Apostolique de Kian-Si-Sept) (Chine) né
à Wervicq-Sud le 2 juillet 1859
élève au Petit Séminaire
d’Hazebrouck, 1872-1878
entré dans la Congrégation de la Mission le 6
septembre 1880 vœux le 8 décembre 1880 ; à Vernhout
(Hollande) en 1882 ordonné
prêtre à Paris le 7 juin 1884 ; départ pour la Chine
en 1884, et directeur au Grand Séminaire de Ning-Po
nommé, en juillet 1898,
coadjuteur de Mgr Bray, Vicaire apostolique du
Tché-Kiang et sacré à Ning-Po le 2 octobre 1898 ;élu,
le 24 septembre 1905, Évêque titulaire de Barbalis et
Vicaire apostolique du Kiang-Si septentrional décédé
à Shanghaï le 5 novembre 1910.
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|
Les
grandes étapes
de Saint-François
|
On
peut distinguer quatre
périodes
dans l’existence de l’Institution
Saint-François d’Assise
1865-1873
De 1865 à 1873, Institution
de plein exercice, comprenant les
humanités et les cours de français.
En décembre 1873. le Cardinal Régnier,
tout en conservant les cours de français,
la transforma en Petit Séminaire.
" Elle l’était de fait, écrit-il, " au
vénéré fondateur, par le grand
nombre de prêtres qu’elle
donnait au diocèse; elle le sera
désormais de droit, elle en aura
le titre et les prérogatives ".
Son Éminence réalisait ainsi un
des désirs les plus ardents de M.Dehaene
qui s’écriera en annonçant la
nouvelle aux familles:
"Précieuses vocations
ecclésiastiques, c’est pour
vous découvrir, pour vous
exciter, pour vous conduire à un
heureux terme, que je suis entré,
il y a 40 ans," dans la
carrière de l’enseignement
".
1879-1894
De 1879 à 1894, le Petit
Séminaire ne comporte plus de
cours de français mais garde
encore une division d’externes.
A partir de
1894
, l’internat Saint-François
d’Assise est purement
"Petit Séminaire"
Les successeurs de M. Dehaene
ont gardé avec amour et avec
respect les règlements, les
traditions et surtout l’esprit
de Saint-François.
1882-
La fin
de Mr Dehaene |
en 1881 Monsieur Dehaene
officiellement démissionnaire
pour raison de santé cède la
place à Mr
Baron, qui était son bras
droit depuis 20 ans. Mr
Dehaene
déménage au 32 rue d'Aire le 8
Novembre
1881.
Il accepte cette disgrâce avec
humilité. Il décéda le
samedi 15 Juillet 1882. Le
jour de ses funérailles, toutes
les maisons de la rue
d’Aire furent garnies de
tentures blanches et sobres. Le
pavé était jonché de fleurs et
de verdure.
Deux
souscriptions furent ouvertes
par ses anciens élèves. Elles
ont permis d’élever un
monument, funéraire au cimetière
d’Hazebrouck et d’installer
une plaque commémorative au
séminaire. Cette plaque porte en
latin l’inscription suivante
D.
O. M.
Ce
monument a été élevé
à leur très aimé et
très regretté père en
Jésus Christ, homme
très puissant en parole
et en œuvre, excellent
éducateur de la
jeunesse, Maître Pierre
Jacques Dehaene,
supérieur pendant 45
ans, d’abord du
collège d’Hazebrouck,
puis du séminaire de
cette ville, chanoine
honoraire de l’église
de Cambrai en
témoignage de
vénération et de
gratitude par ses fils
et élèves qui gardent
son souvenir. Né l’an
du Seigneur 1809, il s’est
acquitté dignement et
saintement de son
ministère de prêtre
pendant 47 ans. Il est
mort dans la paix du
Seigneur, l’an du
Christ 1882. Qu’il
repose en paix.
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En mai 1889,
le conseil municipal décida de
donner son nom à une rue d’Hazebrouck.
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